Le doublement des surfaces bio passera par l'essor des céréales
L'objectif de 8 % de la SAU en bio fin 2017, contre 4 % en 2014, est ambitieux, note l'Agence bio. La demande reste porteuse mais les aides publiques à la production pourraient ne pas suivre.

Si l'aide à la conversion, obligatoire à l'échelle nationale, devrait permettre un mouvement vers la bio dans des proportions importantes, la suppression dans certaines régions de l'aide au maintien, passée sous l'autorité de gestion des conseils régionaux, pourrait entraîner des déconversions, a alerté Étienne Gangneron, président de l'Agence bio, lors de sa conférence de presse de rentrée, le 18 février à Paris. C'est un signal un peu difficile à vivre pour nous, représentants des producteurs. » Et de renchérir : « J'ose espérer que les moyens publics seront à la hauteur de l'engagement des agriculteurs. »
Stabilité des prix céréaliers bio
« L'objectif du plan Ambition bio 2017 (qui vise à doubler les surfaces bio d'ici 2017, NDLR) est ambitieux mais potentiellement réalisable, indique Étienne Gangneron. Les productions céréalières engagent des surfaces importantes. S'il y avait un vrai développement sur ces filières, on pourrait respecter cet engagement. » Le différentiel existant entre les prix des céréales biologiques, « qui sont stables, entre 300 et 400 €/t, depuis six ou sept ans », et ceux des céréales conventionnelles, « qui ont baissé entre 100 et 200 €/t (dans le même temps) », induit « une bonne lisibilité dans le temps » pour les agriculteurs bio. Cet écart, « si l'on arrive à le tenir dans la durée », représente « un gros avantage pour le développement des céréales biologiques ». La volatilité des cours sur le conventionnel rend en effet « très difficile tout investissement », souligne Étienne Gangneron.