Le courtier, le meilleur garant du respect des contrats commerciaux
La Fédération des courtiers en marchandises a fêté ses 100 années d’existance. Antoine de Gasquet, son président, a réaffirmé le rôle prépondérant de cette profession dans l’accomplissement des contrats

MARCHÉ. La Fédération française des syndicats de courtiers en marchandise a fêté sobrement mais avec émotion ses 100 années de vie, lors de son assemblée générale, le 8 mars dernier à Paris. L’occasion de faire le point sur les activités de la FFSCM et de commenter les difficultés auxquelles les courtiers français ont eu à faire face en 2007. Car, avec la concentration de nombreuses sociétés et coopératives et face à la hausse des cours des matières premières agricoles, certaines des contreparties des courtiers ont remis cette année en question les taux de courtage. Bien que la Fédération ait l’obligation de se tenir à l’écart de négociations commerciales, il a semblé opportun pour le président de la FFSCM de continuer à rappeler à tous, la justification des taux de courtage et combien cette remise en cause est préjudiciable à la confiance entre les parties et à la bonne marche du commerce. « Pour l’avoir vécu en huile il y a deux ans, je me suis senti très concerné par ce combat » a précisé Antoine de Gasquet. La FFSCM a donc prêté main forte aux présidents des syndicats pour défendre les intérêts des courtiers. Pour ces derniers, les décisions étant généralement unilatérales et irrévocables, il était difficile de pousser vendeurs ou acheteurs à faire marché arrière. « En revanche, réagir, affirmer notre identité, permet surtout de montrer à toutes les filières que nous sommes unis et surtout concernés au premier degré par leur politique à notre encontre, qui nous semble, une fois de plus dans ce domaine, injustifiés ». Pour Antoine de Gasquet, les courtiers ont su faire preuve de modération et d’intelligence lors de la baisse drastique des prix des matières premières en adaptant leur taux de courtage. Aujourd’hui, la hausse des cours provoquée par la demande internationale et la chute des disponibilités mondiales, qui génère de nouveaux degrés de profits doit être équitablement répartie dans la filière. « Nous n’en revendiquons qu’une très faible part en échange de nos services. Devant l’évolution erratique des cours, les affaires réalisées par l’intermédiaire des courtiers, restent le meilleur rempart pour le respect des engagements contractuels des vendeurs », précise le jeune président de la FFSCM.
Lors de cette assemblée générale, le président du Syndicat national des industries de la nutrition animale (Snia), Adolphe Thomas, est intervenu sur la situation de crise actuellement traversée par la filière de l’alimentation animale, « un environnement caractérisé par une internationalisation croissante des échanges mondiaux de produits animaux dans un contexte d’ouverture des marchés ». Il a par ailleurs répondu à certaines interrogations des courtiers présents, notamment sur le possible retour des farines de viande dans l’alimentation des porcins. Pour le président du Snia, « ni la France, ni Bruxelles ne sont prêts à accepter la réintroduction des farines animales dans l’élevage des monogastriques ». De toute façon, Adolphe Thomas a réaffirmé « qu’il n’est pas de notre responsabilité en tant que syndicat de fabricants, de permettre de réintroduire sur le marché ces produits ». On le voit, farines et graisses animales, mais aussi OGM et sécurité alimentaire, était à l’ordre du jour des inquiétudes des courtiers français.