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Conjoncture / productions animales
Le contexte haussier devrait offrir à la viande de porc européenne un regain d’attractivité

A la traîne, la filière française se mobilise en amont pour profiter comme ses voisins du regain de com­pé­titivité du secteur. D’autant que certains paramètres laissent présager à terme d’une baisse des cours

Le retour à la fermeté se fait attendre pour l’amont de la filière française ! Pourtant, le tout début du mois de juin laissait pressentir la hausse saisonnière des cours des porcs charcutiers. Si notre prix de base a gagné 3 centimes le 3 juin, rattrapant ainsi le mouvement haussier européen constaté depuis la fin mai, les jours qui ont suivi ont été synonymes de maintien.
    Si à l’heure où nous mettons sous presse, le résultat de la séance de cotation du jeudi 17 juin n’est pas encore connu, celui-ci ne devrait pas enlever le petit goût amer que les récents statu quo ont laissé aux éleveurs.
En effet, le retard pris par la France incite l’amont à se mobiliser, d’autant que les paramètres de marché lui sont plus que jamais favorables : offres mesurées, demande régulière à soutenue et contexte européen haussier. L’abattage défend sa position par la persistance d’une météo mitigée, qui incite les détaillants à la prudence. A cela s’ajoutent les premières fermetures de collectivités et l’approche de la deuxième partie du mois. Dans le même temps, l’export ne serait pas exceptionnel, contrairement à nos voisins. Selon Plérin, « les pays très exposés à l’export valorisent leurs ventes plus facilement que ceux dont le marché intérieur est prioritaire. »

Une parité euro/dollar plus favorable aux origines européennes
    La filière est unanime : la récente baisse de l’euro face au dollar s’est traduite par un regain de compétitivité des origines europé­ennes sur la scène internationale. Reste que si l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark ont été les premiers à profiter du regain d’intérêt des pays tiers, la France n’est pas vraiment ignorée. Les dernières données du ministère font état d’une augmentation de 11 % de nos exportations en mars par rapport à 2009, dont +7,9 % vers l’Union à 15, +3,3 % vers les nouveaux Etats membres et +24,3 % vers les pays tiers.

Les Etats-Unis lâchent du lest au profit des autres grands bassins mondiaux
    L’amélioration de notre activité export est également à rapprocher de la moindre attractivité des origines nord-américaines, contrairement à l’an dernier. En effet, l’année 2009 a été marquée par des prix très bas pour les porcs en provenance des Etats-Unis, et dans une moindre mesure, du Canada. Les offres s’étaient révélées bien trop abondantes pour répondre aux besoins, tirant les prix vers des niveaux très bas. Rien d’étonnant, alors, à ce que les éleveurs aient rapidement limité leur production. Selon l’Institut du porc (Ifip), depuis le début de l’année les abattages aux Etats-Unis ont diminué de 1,6 million de porcs comparé à la même période de 2009. Un net repli des volumes qui n’a pas tardé à avoir un effet de levier sur les prix à la production : + 53 % entre octobre 2009 et avril 2010. Cette augmentation est une véritable aubaine pour l’Europe en manque chronique d’attractivité sur les marchés export depuis plus d’un an. En effet, cette envolée des tarifs outre-Atlantique diminue sérieusement l’écart de prix avec nos marchandises.
    La reprise de nos expéditions au détriment de l’Amérique du Nord devrait encore se poursuivre à moyen terme. Toutefois, selon l’Ifip, les prix des pièces ont sérieusement augmenté et pourraient inciter les ménages américains à limiter leur consommation, ce qui freinerait le commerce et la progression des prix des porcs charcutiers. A cela s’ajoute les récentes pertes de parts de marché à l’export, qui viennent alourdir un peu plus le marché intérieur. Sans oublier que la rentabilité des élevages s’est récemment améliorée suite à une baisse des coûts alimentaires, ce qui tend à entraîner un regain de dynamisme de la production. Autant de paramètres propices à une baisse marquée des cours et, à terme, un regain d’attractivité de ces origines au détriment de l’Union.

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