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Le commerce agricole en recherche d'attractivité

Sébastien Picardat, directeur général de la FC2A, présente les priorités du négoce agricole pour les années à venir à l'occasion d'un entretien.

La Dépêche-Le Petit Meunier : Vendredi 27 novembre s'est tenu le congrès de la FC2A autour du thème de la recherche de talents dans le commerce agricole. Pourquoi avoir choisi cet angle ?

Sébastien Picardat : C'est dans la mise en œuvre de l'une des deux priorités de notre président Frédéric Carré : la transmission des entreprises. Transmettre une entreprise, c'est un projet, une stratégie, des financements... Pour cela, il faut des collaborateurs et collaboratrices, des talents, pour pouvoir chacun à son niveau mettre en musique le projet d'entreprise, mené par le chef d'orchestre qu'est le dirigeant. C'était le message que nous souhaitions faire passer lors de ce congrès, qui a réuni 450 participants. En détail, si on se concentre sur les filières du grain et de l'agrofourniture, le secteur est constitué de 400 entreprises, pour 10.000 collaborateurs. Nous avons essentiellement un déficit en chef de silos. Il y a, par ailleurs, entre 150 et 200 offres d'emplois pour des conseillers agronomiques préconisateurs, et des chiffres du même ordre pour des chauffeurs-livreurs et agents de dépôt. Le niveau de qualification recherché correspond globalement au niveau licence, soit BTS plus un an. Mais des ingénieurs agri-agro sont aussi recherchés, pour de l'expérimentation, de la gestion...

LD-LPM : À un niveau plus global, comment se porte actuellement l'activité de négoce agricole et comment le voyez-vous à l'avenir ?

S. P. : Aujourd'hui les entreprises se concentrent. Le nombre de PME baisse. C'est une tendance de fond, pour des raisons de changement de génération mais aussi d'évolutions réglementaires persistantes et régulières, imposées dans notre secteur d'activité. À titre d'exemple, le dispositif de CEPP (certificats d'économie de produits phytosanitaires), que veut nous imposer le gouvernement, consommerait globalement la marge brute du distributeur, et constitue ainsi une menace. Nous avons posé des questions il y a quinze jours au gouvernement, aujourd'hui sans réponse. Le CA de la profession, à 6,5 Md€ en 2015, est stable par rapport à 2014. Les parts de marché sont constantes entre négociants et coopératives. Le négoce agricole représente 30 % de la collecte de grains et 40% des ventes d'agrofournitures au niveau national, avec toutefois des disparités importantes en fonction des régions. Les hectares seront là, les besoins en termes de service et d'innovation également.

Nous évoluerons vers toujours plus d'agronomie, d'économie et de performance. Grâce à la FC2A, le commerce agricole dispose depuis l'année dernière d'une vraie représentation, incluant les filières des grains, de l'agrofourniture, des bestiaux vivant et des pommes de terre. Nous espérons progresser encore, en intégrant les légumes secs, les pailles et fourrages, etc., afin d'intégrer les instances officielles du ministère courant 2016.

LD-LPM : Un petit mot sur la Cop21, quelle est la place du commerce agricole ?

S. P. : Nous sommes sur l'amont et l'aval de l'exploitation agricole. Nous avons une mission de conseil et de distribution de solutions innovantes auprès des agriculteurs, afin de faire évoluer leurs pratiques, enrichir la matière organique du sol et réduire les gaz à effet de serre.

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