MARCHE À TERME
Le CME annonce le lancement de son contrat Blé européen
C'est officiel, le Chicago Mercantile Exchange (CME) proposera « un contrat à terme à livraison physique et des Options sur le blé en provenance de l'UE » pour la prochaine campagne de commercialisation de blé tendre. L'équipe londonnienne du CME préparait ce contrat depuis plusieurs mois pour venir concurrencer Euronext, acteur historique du marché à terme européen, et a annoncé son lancement opérationnel pour le 12 septembre prochain.
Une offre alternative aux produits existants
« Les opérateurs du marché, traders internationaux, organismes stockeurs et industriels français et européens, sont venus vers nous, avec une volonté d'avoir accès à une autre méthodologie. Notre offre répond à cette demande en proposant une alternative aux autres formes de produits existants, avec un contrat qui reflète mieux le marché physique par une méthodologie de livraison plus convergente », a expliqué Éric Hasham, directeur Agriculture chez CME. Pour l'heure, douze silos (appartenant à cinq sociétés) ont été approuvés pour permettre la livraison sur des zones portuaires mais aussi en Départ. « L'ajout d'autres silos est actuellemement à l'étude », précise Éric Hasham. « Le nord de la France et le pourtour parisien (Bourgogne, Champagne, Normandie…) seront bien couverts », a-t-il ajouté. Côté spécifications, les critères qualitatifs du contrat Blé du CME sont les suivants : poids spécifique de 74 kg/hl minimum, teneur en protéines minimum de 10,5 % base ma-tière sèche, indice de temps de chute de Hagberg de 170 secondes minimum, teneur en humidité de 15 %, en grains brisés de 4 %, en grains germés deà 2 % et en impuretés de 2 %. « Des caractéristiques reflétant la majorité de la récolte du blé sous-jacent », assure le CME. Notons tout de même que malgré la référence à un temps de chute de Hagberg, il n'est pas fait mention du terme “Blé de meunerie”. Le contrat n'offrirait donc pas de garantie sur l'absence de Don dans le volume contractualisé.
Autre particularité du contrat par rapport à son homologue européen, la compensation de marges pour l'arbitrage avec les contrats blé Chicago SRW et Kansas HRW sera possible, ces derniers appartenant aussi au CME. Le contrat sera négocié sur la plateforme Globex (déténue par CME) et proposera 4 échéances : septembre, décembre, mars et mai. Enfin soulignons que les produits lancés par le CME répondront au droit américain et seront soumis au contrôle de la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) et non de l'European Securities and Markets Authority (Esma), comme c'est le cas pour les produits Euronext. Signalons toutefois qu'à l'heure actuelle, la législation aux États-Unis permet une plus grande transparence sur les marchés à terme que le droit européen. Le géant américain s'est donné plusieurs années pour que son contrat trouve son public sur le marché européen. Détrôner Euronext, qui a su s'imposer après avoir essuyé les plâtres, ne sera pas aisé. Peut-être encore moins avec la sortie du Royaume-Uni de l'UE.