Aller au contenu principal

Le Cice, mesure bienvenue mais critiquée

Incidences variables

Institué par la loi de Finances rectificative pour 2012 et entré en vigueur le 1er janvier 2013, le Crédit d'impôts pour la compétitivité et l'emploi (Cice) a produit ses premiers effets dans les entreprises qui ont usé de ce levier. Pour 2013, le montant de la créance de Cice s'élève à 12,3 Md€ et pour 2014 (chiffres arrêtés en septembre) la créance serait de 8,7 Md€, selon les données du Comité de suivi du Cice qui a présenté son rapport 2014, à Paris le 30 septembre.

Si les entreprises coopératives n'ont pu en bénéficier, la majorité des entreprises agroalimentaires, de courtage ou de négoce, ont la possibilité d'activer le dispositif… Une démarche qui n'a rien de superflu au regard de la conjoncture économique et des montants de créances récupérables.

Incidences variables

Compte tenu du principe du Cice (crédit de 4 % en 2013, puis de 6 % en 2014 de la masse salariale n'excédant pas 2,5 fois le Smic), toutes les entreprises n'y voient pas le même intérêt. Chez les meuniers, le dispositif est bien accueilli. Il permet de compenser en partie des hausses de charges, comme la fin de l'exonération des heures sup', par exemple. Pour autant, ses effets sont jugés insuffisants pour déclencher une embauche. « Le niveau d'activité et le profil des candidats sont plus déterminants pour la création d'un emploi. Même si le Cice permet de réduire le coût du travail, celui-ci demeure trop élevé. Mais toute mesure de baisse des charges reste bonne à prendre », estime le dirigeant d'un moulin qui a touché 22.000 € de créance en 2014 (salaires 2013) pour un effectif proche de 40 salariés.

Une embauche est avant tout conditionnée par l'activité et la qualité des candidats, commente un meunier.

Chez les courtiers, les montants seraient moindres, le salaire moyen étant a priori plus élevé que dans la meunerie. Un cabinet de courtage d'une vingtaine de personnes a, par exemple, touché 8.000 € de créance cette année.

Le Cice n'incite pas à investir

Si toutes les entreprises ne boudent pas ce soutien, son esprit est critiqué. « Il n'y a pas d'obligation derrière. Si l'objectif est de créer de l'emploi ou d'investir pour gagner en compétitivité, rien ne nous y oblige », admettait un directeur financier. Un meunier proposait tout simplement de baisser directement le coût du travail, notant au passage que « le principe même du Cice n'encourage pas à augmenter le niveau des salaires »… et, indirectement, au développement des entreprises. « À quoi sert le Cice ? Nous avons des questions à nous poser », reconnaissait Alain Giffard, membre du Comité de suivi pour le CFECGC (syndicat de l'encadrement). « Plus une entreprise innove et exporte, plus son personnel est qualifié et payé », et moins elle touchera de Cice… « On pourrait imaginer un système progressif et non pas un seuil, par exemple. » À suivre.

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

manifestants tunisiens avec pancartes réclamant la fermeture des usines de phosphate à Gabès à Paris le 26 octobre 2025
Engrais : les manifestations contre les usines tunisiennes de Gabès n’auront pas d’impact sur le marché des phosphates

Depuis le 10 octobre dernier, la ville de Gabès en Tunisie est agitée par un vaste mouvement populaire réclamant la fermeture…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne