Farinez’Vous
Le choix du solidaire et de la qualité
Cette boulangerie artisanale parisienne (XIIe), créée en 2009, est la première entreprise d’insertion à voir le jour dans ce secteur d’activité. Au regard de son succès, une deuxième boutique devrait ouvrir dans le XIIIe à l’automne prochain.








« Nous sommes pragmatiques. L’idée, c’est que la personne sorte, de ses deux ans de formation chez nous, avec une vraie expérience sur son CV, validée par une attestation de compétences, signée par nos soins. Car nous sommes dans des métiers où ce paramètre prime sur le diplôme », explique Domitille Flichy, créatrice et gérante de Farinez’Vous. Cette boulangerie artisanale, labellisée “Entreprise solidaire” (au sens de la loi du 19 février 2001), est la première entreprise d’insertion (cf. encadré) dans ce secteur d’activité. Ouverte en 2009, elle a déjà formé six personnes, âgées de 25 à 60 ans, dont trois ont été embauchées sur place, et une quatrième par une chaîne de grande distribution.
« C’est bien d’avoir une validation de ses compétences mais c’est encore mieux, au niveau salaire, d’obtenir un diplôme qualifiant », reconnaît cependant la chef d’entreprise. Ainsi, pour les personnes qui le désirent et qui ont le niveau scolaire requis, l’entreprise d’insertion complète leur expérience acquise sur le terrain par un enseignement théorique, via une formation externe. « Par exemple, notre boulanger, après un an et demi à apprendre à nos côtés, va passer son CAP en candidat libre », se réjouit-t-elle.
En plus de son travail de gérante de la boutique, Domitille Flichy joue le rôle d’intermédiaire entre la personne formée et son référent, qui est le représentant de l’organisme de prestations dont il est bénéficiaire, comme l’aide sociale ou le Plan local pour l’insertion par l’emploi (Plie). Charge à elle également de recadrer les apprentis si nécessaire. « Un de nos protégés a mis un an à comprendre qu’il était primordial, pour la bonne marche de l’équipe, d’arriver à l’heure ! »
Mais l’adversité ne l’effraie pas. Forte de sa maîtrise de droit du travail, qu’elle a complétée par une formation en sociologie autour de l’insertion, Domitille Flichy est « en pleine démarche d’investisseur » pour recueillir le financement nécessaire à l’ouverture d’une deuxième boutique, qui devrait voir le jour dès l’automne dans le XIIIe arrondissement de Paris, « un quartier où il manque de beaux projets de “bien manger” ». La dynamique gérante de boulangerie est confiante : « Nous avons de vrais arguments. Malgré la crise, le chiffre d’affaires est bon. Et les projets viables, dans l’économie sociale et solidaire, sont plutôt rares, notamment dans le secteur de la restauration. »