Le changement…
Ce n’est plus un scoop, c’est à Stéphane Le Foll, fidèle de François Hollande, qu’est confiée l’administration de nos secteurs de prédilection. Le député européen prend donc la tête du ministère de l’“agriculture et de l’agroalimentaire”. Une dénomination inédite selon Jean-René Buisson, le président de l’Ania, qui y voit la volonté du gouvernement d’intégrer la transformation industrielle à ses réflexions stratégiques sur l’agriculture. Une orientation d’ailleurs saluée par le syndicat agricole majoritaire.
Bruno Le Maire gérait, lui, l’“agriculture et l’alimentation” (qui s’entendrait plus au sens qualitatif). Et aux dires du président de l’Ania, qui s’est exprimé lors d’une conférence de bilan annuel le 22 mai, le ministre, accaparé par le secteur primaire, s’y serait tenu, délaissant de fait l’agroalimentaire. L’industrie compte bien cette fois sur une plus grande écoute de l’État, à 50/50. Elle entend aussi « rester un interlocuteur du redressement productif », piloté par Arnaud Montebourg. Valorisant 80 % de la production agricole française, le secteur agroalimentaire souhaite continuer à privilégier
les matières premières d’origine hexagonale. Dépendre davantage des importations inciterait à délocaliser les usines près des ports, détruisant ainsi le maillage industriel. Et pour éviter cela, il lui faut des produits agricoles français compétitifs. Le nouveau ministre, aux compétences soulignées par les professionnels, a rencontré mardi les représentants agricoles. Et il a pris les devants en conviant l’agroalimentaire pour un premier point, le 4 juin. Reste à transformer ces présumées bonnes intentions en actes.