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Le cabinet de courtage Greenea fête ses cinq ans
Dans une filière biocarburants très concentrée, Greenea surfe sur le biodiesel double comptage.
Cabinet de courtage fondé en 2007 et spécialisé dans les secteurs des biocarburants, des huiles alimentaires usagées, et des graisses animales, Greenea revendique la revalorisation des sous-produits de l’industrie. Sa stratégie initiale est de ne travailler qu’avec des produits qui ne concurrencent pas le secteur alimentaire. En plus d’assurer un service de courtage, l’entreprise propose une activité de consulting dans le secteur des biocarburants de 1ère et 2nde génération et des énergies renouvelables. Elle apporte aussi son soutien logistique grâce à un réseau établi auprès de 300 transporteurs européens.
Greenea met en relation des PME régionales cherchant de nouveaux débouchés, avec des entreprises étrangères. Ses clients sont très diversifiés : raffineurs, producteurs de biodiesel, industriels de l’oléochimie … « Cette variété entraîne une logistique plus contraignante, mais c’est surtout un atout. Nous sommes capables de faire des contrats de 25 t par camion, comme de 5.000 t par bateau », explique Fabien Hillairet, fondateur de Greenea.
Le biodiesel, un secteur qui demande de la réactivité
Le courtage sur la filière du biodiesel double-comptage représente un axe stratégique pour la société depuis 2010. « Mais sur le marché des biocarburants, il faut savoir évoluer très rapidement », prévient Fabien Hillairet. D’après lui, les ventes de coproduits alimentaires générés par l’industrie, aux fabricants de biodiesel sont plus faibles cette année, avec des échanges par à-coups. « Nous sommes sur un marché acheteur, contrairement à 2011. Par conséquent, il faut davantage informer, renseigner. » La récente flambée des prix pousse d’autant plus les opérateurs à trouver des alternatives à l’huile de colza. « Suite à la réglementation du double-comptage début 2012, l’Allemagne est devenue acheteuse, alors que la France s’est désintéressée de ce débouché. L’Italie commence à être demandeuse mais sur des petits contrats de 1.000 t, car il leur manque encore beaucoup de technique. »
L’année 2013 risque également d’être compliquée. Les opérateurs de la filière du biodiesel attendent les prochains niveaux de subvention, actuellement de 80 €/m3, et des quotas français de production, avec l’espoir qu’ils finissent par être abolis et d’avoir un marché complètement ouvert.
Entre les 4-5 cabinets de courtage européens sur les biocarburants, « la concurrence est assez agressive, notamment en provenance de la Suisse. » Greenea souhaite poursuivre son développement à l’international (hors Europe) pour limiter ses risques et tirer profit des marchés émergents, notamment sur l’oléochimie, secteur qui représente aujourd’hui 2,8 Mds €, et devrait en compter 100 Mds € en 2020.