Le Brexit ferait perdre à l'UE 7 % de sa production agricole
Le 23 juin, les Britaniques devront s'exprimer quant à leur éventuelle sortie de l'Union européenne. Un Brexit entraînerait de nouveaux accords de libre-échange, coûteux pour le pays.
Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'UE ou la quitter ? Telle est la question à laquelle doivent répondre les Britanniques lors du référendum du 23 juin. La production agricole du pays a atteint en 2015 26.203 Md€, selon les données de la Commission européenne, soit 7,1 % de celle de l'UE : 9,9 % pour la production animale, 5 % pour la production végétale. Le soutien de la Pac au Royaume-Uni a atteint en 2014 3,710 Md€ (soit 7,5 % des fonds agricoles européens dépensés cette année-là). Les exportations britanniques dans le secteur agricole et agroalimentaire se sont élevées en 2014 à 23,809 Md€, soit 6,3 % des ventes totales à l'étranger, dont 14,552 Md€ vers les partenaires de l'UE. Dans le même temps, les importations du Royaume-Uni dans ce secteur ont atteint 50,123 Md€, dont 37,109 M€ en provenance du reste de l'UE. Les échanges agricoles et agroalimentaires britanniques se sont ainsi soldés en 2014 par un déficit de 26,313 Md€.
Un coût commercial élevé
En cas de sortie britannique de l'UE, le Royaume-Uni devra passer de nouveaux accords commerciaux avec elle et avec les nombreux pays liés à cette dernière par un accord de libre-échange, a relevé pour sa part le directeur général de l'OMC à l'occasion d'un discours prononcé le 7 juin à Londres.
« Ceci entraînerait probablement des négociations. Il est très probable qu'il coûterait plus cher au Royaume-Uni de commercer avec les mêmes marchés », a estimé Roberto Azevedo. « En conséquence, les exportateurs britanniques risqueraient d'avoir à payer jusqu'à 5,6 Md£ (7,2 Md€) chaque année en droits de douane sur leurs exportations », a-t-il prévenu.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a estimé qu'un Brexit nourrirait l'euroscepticisme au sein de l'UE et représenterait une victoire majeure pour ses ennemis extérieurs. « Politiquement, cela encouragerait tous les anti-européens radicaux qui se trouvent dans un certain nombre d'États membres », a-t-il souligné dans une interview publiée le 13 juin par le quotidien allemand Bild, ajoutant : « De plus, si un jour les Britanniques quittent l'UE, nos ennemis extérieurs ouvriront une bouteille de champagne, nous devons tout faire pour empêcher cela ».