Le blé OGM en route
Neuf groupes, rassemblant producteurs, meuniers et agences de promotion nord-américaines et australiennes, ont signé une « déclaration de principes communs » pour « synchroniser la commercialisation » de blé transgénique (cf. n° 3795). En 2003, face à la réticence des Farmers, qui ne se considéraient « pas encore prêts », Monsanto avait retiré sa demande d’homologation d’une variété résistante au Round Up. Baisse de la compétitivité du blé vis-à-vis des maïs et soja – dont les rendements progressent plus rapidement – et demande mondiale galopante semblent les avoir convaincus de sauter le pas. Les agriculteurs seraient notamment preneurs de résistances à la fusariose ou aux températures extrêmes, et l’industrie de blé sans gluten. Du côté des semenciers, « personne » ne serait prêt à vendre de variété avant 8 à 10 ans, selon le porte-parole de Monsanto repris par le site canadien Cyberpresse. Australie, Canada et Etats-Unis ont ratifié cet accord les engageant à « introduire la biotechnologie d’une façon concertée afin de minimiser les distorsions de concurrence. » Craignent-ils que l’opinion publique planétaire s’oppose à cette orientation ? Avec cette stratégie commune, les consommateurs pourraient se retrouver devant le fait accompli. Certains décideront peut-être d’aller voir ailleurs, se tournant vers des pays exempts d’OGM… comme c’est encore le cas en France. L’argument de la concurrence sur le marché mondial fera-t-il pencher la balance en faveur des OGM sur le vieux continent, où les consommateurs y sont opposés ? Une fois encore, la décision reviendra aux instances européennes… Alors, tous aux urnes !