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Marchés
L’arrêt des Grands Moulins Maurel bousculera les habitudes d’achat de sons des Fab du Sud-Ouest

Après 153 ans d’existence, les Grands Moulins Maurel situés à Marseille et rachetés par Nutrixo en 2008, sont censés fermer leurs portes ce mois-ci. Si les volumes n’ont fait que baisser ces dernières années, ils génèrent encore plus de 1.000 t de sons de blé dur par mois. Dans la zone phocéenne, «les tonnages de sons blé tendre et blé dur passeront de 5.500-6.000 t à 4.000-4.500 t par mois», estime Jean-Phillipe Borg, courtier chez Espace Courtage Protéines.

Baisse des disponibilités en sons
Or «Marseille est le lieu d’approvisionnement incontournable des gros fabricants d’aliments du Sud-Ouest», zone où il y a une pénurie structurelle de sons. En effet, les Fab sont très nombreux, et les moulins de petite et moyenne tailles. «Le plus gros moulin est GMP Bordeaux, qui ne produit que 1.100 t/mois, un volume très rapidement vendu.» Depuis des mois, il y a de moins en moins de disponibilités sur Marseille, et la tendance ne devrait donc que s’accentuer. «Cela a sensiblement modifié les habitudes de certains acheteurs français. J’ai le sentiment que, d’une part, les meuniers du Sud-Ouest engagent de plus en plus tôt leurs longueurs avec les Fab locaux. Et d’autre part, les professionnels de la nutrition animale du Sud-Ouest sont très à l’écoute de ce qui se passe sur Marseille. Les transactions avec les meuniers marseillais sont de plus en plus compliquées. Les Fab du Sud-Ouest savent très bien que si les Espagnols sont présents, Marseille ne suffira pas pour approvisionner tout le monde.» Ils vont soit devoir s’approvisionner sur le Bassin parisien, avec les coûts de transport supplémentaires que cela implique, soit compenser par d’autres matières premières (céréales etc.), ce qui dans tous les cas va augmenter leurs prix de revient. «Aujourd’hui, il y a beau avoir beaucoup de coproduits différents, il n’en demeure pas moins que les coproduits issus de la meunerie et de la semoulerie sont les moins chers à disposition des Fab. Il est difficile de s’en passer.» Néanmoins, à prix égal, l’origine  française devrait être favorisée.
Au-delà des volumes, la fermeture des moulins Maurel va poser des soucis pratiques. Il ne restera sur Marseille que les Grands Moulins Storione, qui appartiennent également  à Nutrixo, et une semoulerie de Panzani, faisant disparaître un point de chargement de la ville.

Monopole sur les sons pellets
Par ailleurs, sur les trois moulins, seuls Maurel et Panzani produisent des sons pellets. Or «les Fab du Sud-Ouest n’achètent des sons que sous cette forme, plus facile à transporter». Avec l’arrêt du premier, «ils ne pourront plus faire jouer la concurrence. Ils devront soit aller chez Panzani, soit sur Paris.» Enfin, les Grands Moulins Maurel avaient tout de même des capacités de stockage conséquentes, ce qui laissait plus de flexibilité aux acheteurs.

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