L'analyse technique séduit de plus en plus les opérateurs du physique

« Si, depuis 2007, les marchés semblent parfois évoluer de manière irrationnelle au regard des fondamentaux, c'est que les financiers au niveau mondial font évoluer leurs présences selon d'autres considérations, comme la recherche de gains rapides. Ils se laissent aussi entraîner dans des effets de groupe, par des considérations psychologiques », explique Virginie Ciesla-Maudet, gérante d'Assertis, seul cabinet de conseil Matières premières basé sur l'analyse technique. En décembre par exemple, après avoir observé une hausse de 25 €/t, contre toute attente, le marché du blé tendre a brusquement dévissé. Pourtant, les fondamentaux restaient les mêmes. « L'analyse technique avait permis de le détecter et d'anticiper ce mouvement », assure Virginie Ciesla-Maudet. L'expertise réside dans l'appréciation de « la qualité d'une tendance, à la hausse comme à la baisse. Est-elle saine ou en train de s'essouffler ? », schématise-t-elle. L'étude des probabilités d'évolution, sur la base de l'historique du prix, permet de prévoir les mouvements du marché. Et ce, « de manière précise », assure l'experte qui conditionne même sa rémunération à sa performance.
Des opérateurs sensiblisés
Les tendances de marché axées sur cette analyse des graphiques de prix fleurissent de toute part, souvent couplées aux commentaires des fondamentaux qui définissent la zone d'évolution des prix. Avec la volatilité, « les opérateurs se sont pris tellement de coups qu'ils sont plus curieux de cet outil qu'il y a cinq ans », confirme la spécialiste qui compte parmi ses clients, meuniers, OS ou encore fabricants d'aliments. La société, qui propose des formations découvertes un peu partout en France, réalise désormais des analyses sur d'autres marchés internationaux que le blé, à savoir les colza, tourteau de soja, pétrole ou encore devises… Cela permet aux professionnels de la nutrition animale de suivre la quasi-totalité de leurs approvisionnements.