LES STOCKEURS devraient être intéressés par la dernière innovation de Foss, l’Infratec Sofia, un appareil portatif d’analyse infrarouge des céréales. Les cultures concernées sont les blés tendres et durs, ainsi que les orges. L’appareil peut se brancher sur l’allume cigare d’une moissonneuse, d’un tracteur ou d’une voiture, et permettre, avec moins d’un demi-litre de grains, sans aucun broyage ni préparations préalables de l’échantillon, d’analyser en direct les taux d’humidité et de protéines des céréales avant, pendant et après la récolte. Si l’Infratec Sofia vient d’arriver en France, il est disponible depuis deux ans en Australie. « Les agriculteurs australiens pratiquent, pour la quasi totalité d’entre eux, le stockage à la ferme, selon Xavier Hais, responsable de la gamme agricole de Foss, et l’analyse des grains permet de vendre séparément les différentes qualités en maximisant la valorisation des productions ».
Investir pour valoriser les productions
En France, les négoces, les organismes stockeurs, les coopératives ainsi que quelques agriculteurs stockeurs restent le cœur de cible pour ce type d’appareil. Une étude de marché, réalisée par Foss sur 4.000 agriculteurs à travers la France, fait ressortir des besoins dans le département de la Haute Marne où le stockage à la ferme est bien développé. Si les agriculteurs ne sont pas approchés directement, ce sont de grandes coopératives, telles que Champagne céréales, qui pourraient proposer le service à leurs adhérents par le biais de leurs conseillers agricoles. L’Infratec Sofia peut servir d’outil d’aide à la décision afin de déterminer la date de récolte, grâce à la mesure du taux d’humidité, et d’assurer ainsi des conditions de stockage optimales. La cartographie des besoins en fertilisations d’une parcelle, en mesurant régulièrement le taux de protéines des grains au moment de la récolte, et en couplant ces informations à la prise de points GPS, devient aussi possible. Les producteurs peuvent ainsi améliorer leurs marges et diminuer l’impact de leurs activités sur l’environnement. Le dispositif est aussi utile pour valoriser les différentes qualités de grains en permettant de faire un tri et de les vendre séparément aux coopératives.
De nouvelles applications à terme
Si pour le moment, seuls les blés et les orges sont concernés, il est prévu, pour la prochaine moisson, d’ajouter de nouvelles applications. Plus d’espèces seront analysables, telles que le maïs et le colza, et en plus de l’humidité, pour le second, la teneur en huile sera aussi prise en compte. Ces mises à jour seront téléchargeables directement sur l’appareil via Internet. « Malgré une sortie un peu tardive, au printemps 2009, le démarrage des ventes de l’Infratec Sofia est plutôt bon » déclare Xavier Hais, « de nombreux professionnels se renseignent, et le prêt avant achat serait convaincant ». Avec le développement du stockage à la ferme en France, les producteurs souhaitant gérer la mise en marché, ou la traçabilité de leurs productions, devraient être intéressés par ces nouveaux outils d’aide à la décision.