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Point de vue... La recherche sur le blé tendre
“ L’amélioration du blé reste trop lente au regard des défis à affronter ”

La Dépêche-Le Petit Meunier : Quelles perspectives ouvrent vos travaux sur la génomique du blé, notamment au niveau du marché du blé tendre français ou mondial ?

Catherine Feuillet :Le blé tendre (Triticum aestivum L.) est cultivé sur 95 % des surfaces mondiales de blé. Il représente l’aliment de base pour 35 % de la population. Son amélioration dans un contexte de stagnation des rendements depuis 10 ans, de demandes sociétales sur la qualité, de compétition croissante entre l’utilisation pour la nourriture ou les biocarburants, de changements climatiques et d’une production réalisée dans un meilleur respect de l’environnement, représente un challenge sans équivalent dans l’histoire de l’agriculture. Pour le relever, une sélection plus efficace et rapide doit être mise en place. Ceci passe par une meilleure connaissance des caractères agronomiques impliqués dans la résistance aux stress biotiques (pathogènes) et abiotiques (sècheresse, salinité, etc…), dans le rendement et la qualité boulangère.

Toute l’information sous-tendant ces caractères est renfermée dans le génome du blé. Son décryptage représente donc un enjeu majeur de la recherche agronomique. Or, les outils d'exploration du génome de blé sont très en retard par rapport à d'autres céréales, comme le maïs, le riz ou le sorgho. L'amélioration du blé reste trop lente au regard des défis à affronter. Ce retard est dû en partie à la difficulté d'accès à un génome très particulier : d'une très grande taille (17 milliards de paires de bases, soit 5 fois le génome humain !), polyploïde (3 gènomes en 1) et composé à 80 % de séquences répétées. Nos travaux ont récemment permis de franchir une étape essentielle vers le séquençage du génome de blé tendre au travers de la construction de la carte physique du plus grand de ses chromosomes, le chromosome 3B (Paux et al, Science 2008).

Les cartes physiques constituent des outils précieux pour localiser rapidement les gènes d'intérêt agronomique et mettre au point de nouveaux marqueurs génétiques pour la sélection. Elles sont également la base du séquençage des génomes. Avec de tels outils en main, il sera possible, comme pour le génome humain, d’identifier précisément les gènes responsables des caractères d’intérêt agronomique, tels que le rendement, la résistance aux stress et la qualité. Cela permettra de sélectionner dans les variétés ou les ressources génétiques des versions plus performantes de ces gènes afin de répondre aux enjeux de l’agriculture du XXI e siècle. La France, leader international dans cet effort, se place d’emblée en position d’exploiter ces nouveaux outils et connaissances pour soutenir la création de variétés améliorées et compétitives sur le marché international.

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