Aller au contenu principal

Pac 2020
L’AGPB précise ses positions

Le syndicat majoritaire des producteurs de blé réclame des soutiens dont l’assurance prend une part importante.

En pleine période de consultation publique au sujet de la Pac 2020 (lancée le 2 février par la Commission européenne, pour douze semaines) et à l’orée des élections présidentielles, l’AGPB a précisé ses exigences concernant les mesures de soutien aux producteurs de grains lors de son congrès les 8 et 9 février à Orléans. Rappelons les quatre volets de soutien proposés par l’association : maintien d’une aide directe conséquente et simplifiée, instauration d’une épargne privée contracyclique défiscalisée, amélioration de l’assurance climatique, et possibilité de souscrire à une assurance chiffre d’affaires.

L’AGPB contre l’aide contracyclique américaine

Dans le détail, l’aide directe s’élèverait à 220 €/ha, accompagnée de la suppression du prélèvement redistributif dès 2018, et d’une convergence nationale des aides à 100 %, contre 70 % actuellement. L’AGPB a profité de l’occasion pour afficher son opposition aux aides contracycliques, le système de soutien à l’américaine, que lancent certaines organisations, telles que Momagri. « Les aides contracycliques, intellectuellement séduisantes, risquent fort de ne fonctionner que dans un seul sens, c’est-à-dire, à la baisse, en raison des règles européennes de l’annualité budgétaire », a justifié Philippe Pinta, président de l’AGPB. En d’autres termes, cela peut coûter très cher, et il n’est pas sûr que Bruxelles, lors d’une année particulièrement catastrophique, accepte d’assumer l’aide aux producteurs.

Concernant l’instauration d’une épargne contracyclique, elle remplacerait la DPA (Déduction pour aléas). Un producteur pourrait placer une certaine somme sur un compte dédié, notamment les aides Pac. Ce compte serait plafonné en fonction de l’activité de l’exploitant. La somme pourra être intégrée ultérieurement en cas de besoin dans la trésorerie de l’agriculteur, et ne sera fiscalisée qu’à ce moment. « Au Québec, quand un céréalier épargne 1 €, l’État met 1 €. Dans l’UE, on refuse de le faire, sous prétexte que c’est contraire aux règles de l’OMC. Les autres pays nous expliquent qu’il n’y a que les Européens qui s’occupent de ces règles. […] Notre proposition est plus simple, moins coûteuse que dans d’autres pays, et correspondrait aux besoins de chaque exploitation », assure François Jacques, administrateur de l’AGPB.

Le financement de l’assurance climatique coûterait 3 Md€/an

L’amélioration de l’assurance climatique passerait par l’abaissement du seuil de son déclenchement, fixé actuellement à 30 % de pertes de rendement. L’AGPB souhaite qu’il tombe à 20 %. Mais cette mesure aurait un coût, que les assureurs refuseraient d’assumer seuls. « L’année 2016 nous a coûté à elle seule deux ans de cotisations. Les sinistres s’accumulent. Depuis 2005, nous avons encaissé 2 Md€ de cotisations, et payé pour 2 Md€ de sinistres […] Passer d’un seuil de 30 % à 20 % coûte cher. L’aide de l’état sera indispensable », alerte Thierry Martel, directeur général de Groupama. Raison pour laquelle l’AGPB souhaite que l’UE maintienne le financement à 65 % du coût de la franchise. « Cette réforme ne coûtera que 3 Md€/an à Bruxelles dans le cas où 75 % des agriculteurs français souscriront à l’assurance climatique. Ça peut valoir le coup. De plus, on sera certainement à moins de 75 % de souscription », indique Yves Madre, auteur chez Farm Europe. Aujourd’hui, 26 % des surfaces françaises sont couvertes par l’assurance climatique.

Concernant l’assurance chiffre d’affaires, l’AGPB admet qu’une aide intégrale de Bruxelles serait trop onéreuse. Elle ne se mettrait donc en place que pour les agriculteurs demandeurs, et émanerait d’assureurs privés ou de groupes coopératifs. L’UE ne financerait que la part climatique de cette assurance, dans les mêmes conditions que l’assurance climatique, selon l’association. D’autres solutions sont imaginées, telles que « la mise en place d’une assurance qualité des blés. Mais c’est techniquement très compliqué à mettre en place », avoue François Jacques.

« Depuis 2005, nous avons encaissé 2 Md€ de cotisations, et payé pour 2 Md€ de sinistre », indique Groupama.

Les plus lus

Alimentation animale : malgré la hausse des fabrications, les capacités d’investissement s’effritent

En dépit d’un contexte économique et sanitaire tendu, les fabrications d’aliments pour animaux se maintiennent. Mais la…

Graphique prix colza tournesol France au 24 novembre 2025
Marché des oléagineux du 24 novembre 2025 - Les États-Unis attendent un nouvel accord avec la Chine sur le soja

L’évolution des prix du colza et du tournesol français entre le 21 et le 24 novembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Photo en portrait d'Alexandre Everling
Deux nouvelles sociétés de courtage se lancent en céréales et en oléagineux

Après une expérience riche sur le marché des grains, Alexandre Everling s’est lancé en famille dans la création d’…

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : retard des achats face aux incertitudes géopolitiques et à la hausse des prix

Ces dernières semaines enregistrent un raffermissement progressif des cours des engrais, notamment des produits azotés.…

Champ de blé à Mercedes, province de Buenos Aires, Argentine.
Une moisson de blé annoncée exceptionnelle en Argentine

Le volume attendu des moissons de blé à peine engrangées dans les Pampas en Argentine s’annonce au minimum record de 23 Mt,…

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne