Aller au contenu principal

Moulins de Chars
A l’affût des tendances

A la tête de l’entreprise familiale depuis 2008, Thomas Maurey perpétue la tradition familiale de convier les clients boulangers pour les grandes dates anniversaire. Mais pour sa 110e bougie, le meunier a donné une nouvelle dimension aux festivités.

« En meunerie, comme en boulangerie, si l’on n’avance pas on recule », considère Thomas Maurey qui, pour fêter les 110 ans de l’entreprise familiale, a convié mi-juin ses clients pour des rencontres professionnelles au moulin de Chars (Val-d’Oise). Caisses enregistreuses, offres de cafés, solutions de garnissage de sandwiches, dératisation ou encore cuisine moléculaire et plancha négative… C’est un véritable mini-salon, assorti de conférences, démonstrations et dégustations que les boulangers ont pu découvrir dans les jardins de la minoterie. L’idée ? « Identifier les tendances, les nouvelles idées, aider nos clients à trouver des solutions à leurs contraintes quotidiennes, mais aussi montrer notre outil industriel et notre façon de travailler. » En quatre jours, 500 artisans ont pris part à l’évènement.

Les affranchis parisiens
C’est en 1903 que l’arrière grand-père de Thomas Maurey relance le moulin. « Il évolue tranquillement jusqu’à la fin des années soixante et la libéralisation du marché de la farine, explique le trentenaire, diplômé d’une école de commerce. Avant, un moulin ne livrait que quelques villes et la prospection était interdite », rappelle-t-il. Son père, à la technique, et son oncle, à la commercialisation, ont alors développé les débouchés. D’une capacité de 180 t/j, le moulin, rénové en 1983, tournait alors « 2 à 3 jours par semaine, contre 7 j/7 aujourd’hui ». « L’aventure Banette nous a permis de croître jusque dans les années 90. » Aux commandes depuis 2008, après avoir fait ses armes sur le site Chérisy, l’autre moulin de la famille, Thomas Maurey « continue d’aller de l’avant ». La société affiche un CA annuel de 20 M€ et emploie 47 personnes. Aujourd’hui, « une part de la boulangerie parisienne souhaite s’affranchir des marques », rapporte-t-il. Ainsi, alors que l’Ile-de-France concentre 70 % de ses 450 clients, essentiellement des artisans, « la majorité est désormais sous marque du moulin ». Le meunier du Vexin fournit aussi une vingtaine d’industriels, liés à des partenariats historiques pour des qualités de farines techniques (15 % de l’activité).

La Charmante, pour se démarquer de la Tradition
« Nous cherchons à travailler le qualitatif. Nous avons beaucoup développé le service et la formation. Nous apportons des idées, des solutions, des préconisations, mais n’imposons rien. Tradition, Banette, produit pur seigle,… Le client trouve ce qu’il veut et nous le laissons choisir. C’est lui le patron ! » Dernière suggestion en date : « Pour se différencier de la Tradition », les Moulins de Chars ont lancé, il y a deux mois, La Charmante. Une « grande facilité de travail » – puisque la pâte est « machinable et d’une bonne tolérance, limitant ainsi les pertes » – et « un peu de levain », donnant une baguette dorée à la mie crème, caractérisent cette nouvelle référence. « Nous avons aussi travaillé sur la conservation », qui atteint « deux jours sans problème ». Pour faire face à l’essor d’une concurrence très compétitive, « nous avons cherché un très bon rapport qualité/prix : 1 €, pour une qualité Premium », compensée pour les boulangers « par des gains économiques ».
Des investissements à cheval sur 3 bassins de production (Beauce, Vallée de Seine, Picardie), « permettant de sécuriser les approvisionnements », comme le souligne le responsable Production, Pierre-Antoine Dhuicq, le blé provient de 150 km alentours. Côté process, l’étape de nettoyage et les silos de repos (8 x 40 t) ont été refaits en mai 2012. Le diagramme de mouture s’appuie sur 5 broyeurs, 4 claqueurs et 6 convertisseurs pour un écrasement annuel de 40.000 t. La zone de stockage des farines fait l’objet d’un projet pour 2014. Il est motivé par le passage des sacs de 40 à 25 kg (cf. n°3993).

Les plus lus

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

parcelle de blé dur dans les Bouches du Rhône
Moisson 2025 : un démarrage précoce et prometteur en Europe du Sud

Alors que la moisson a déjà débuté dans plusieurs pays au sud de l’Europe, les premières estimations tablent sur une…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

Céréales et oléoprotéagineux bio : des moissons 2025 encourageantes en termes de volume et de qualité

Les moissons d’été bio – en orge, colza, blé tendre, blé dur, pois et féverole – démarrent progressivement et précocement…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne