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Filière blé tendre
L'accord Protéines fait parler de lui

Les agriculteurs attendent une rémunération des efforts

L'accord Protéines, ratifié au sein d'Intercéréales, est actuellement examiné par l'Autorité de la concurrence, a indiqué Philippe Pinta, président d'Orama le 12 février lors d'une conférence. « Nous attendons du Conseil des ministres que cet accord soit étendu le plus vite possible pour être mis en place dès la campagne 2014/2015 », a-t-il poursuivi, témoignant de fortes attentes des clients à l'export. Les importateurs marocains menaceraient notamment de « black lister les blés français » si leurs teneurs en protéines ne remontent pas. Si les fédérations professionnelles se réjouissent de la signature, en décembre, de cet accord visant à focaliser l'attention de tous les maillons de la filière sur l'importance du critère protéique, des incompréhensions émergent.

« On demande aux agriculteurs de produire des blés plus protéinés pour relancer l'export et, en parallèle, on leur impose la directive Nitrates. On marche sur la tête ! », s'agaçait un opérateur. Soulignons à cet égard que les producteurs ne sont pas sur un pied d'égalité sur la question des protéines, selon qu'ils soient ou non dans une zone vulnérable au regard de cette directive. Cela induit une distorsion de concurrence. Plusieurs des intervenants interrogés regrettent à ce sujet la « dimension avant tout politique » de la démarche, « éloignée des préoccupations du terrain ».

Quelles réfactions en fourrager ?

Par ailleurs, l'article 7 de l'accord Protéines indique que tout contrat non conforme peut être considéré comme nul. Le fait que l'accord ne s'applique qu'à compter du 1er juillet 2014 porte à interrogation pour tous les engagements déjà réalisés sur la prochaine campagne. Faut-il y réintégrer une clause sur la protéine ? Intercéréales conseille de préciser la teneur en protéines dans les contrats OS/utilisateurs dès que possible, même si « une tolérance » sera admise pour assurer la transition, indique Solenn Le Boudec. Les contrats pluriannuels en cours devront, eux, être mis en conformité avant juillet 2015. Autre incertitude : quels barèmes de réfaction appliquer pour les contrats avec la nutrition animale ? Seul l'Addendum pour le blé meunier prévoit ” des réfactions sur les protéines. Faut-il se baser dessus ?

Quid des contrats déjà signés sur 2014/2015 ?

Sur la forme, les signataires le reconnaissent, l'annonce de l'accord a été un peu précipitée. Certains opérateurs regrettent ainsi d'avoir été mis devant le fait accompli. Les fédérations de l'amont indiquent partir sur le terrain pour faire de la pédagogie et rassurer. Et Intercéréales prépare une note visant à répondre aux principales interrogations. Elle tient notamment à rappeler que l'accord s'intègre dans un plan plus large, s'appuyant aussi sur l'agronomie et la génétique. Reste que les variétés au plus fort potentiel protéique n'ont pas les meilleurs rendements.

Les agriculteurs attendent une rémunération des efforts

L'accord impose la mention du taux protéique pour les contrats de blé fourrager. Cela surprend les opérateurs, même s'ils conviennent qu'un apport plus élevé de protéines via le blé permet de limiter l'incorporation de soja. « Si l'aspect Protéine devient un enjeu prioritaire, il faut que les efforts des agriculteurs, d'autant plus complexes avec 5e directive Nitrates, soient récompensés, défend Jean-Loïc Landrein de la chambre d'agriculture sarthoise, dont une large part des blés partent en nutrition animale. Mais dans les grilles de paiement on ne voit, pour le moment, que des (-). » Rappelons que les OS seront libres de convenir avec les producteurs d'un taux “objectif” et d'appliquer ou non des bonifications.

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