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Conseil céréales de FranceAgrimer
L’abondance reste au menu

Les stocks de report s’annoncent lourds sur l’ensemble des marchés céréaliers. Les conditions de culture sont par ailleurs correctes en blé

DANS NOTRE dernier numéro, nous avons publié les principaux chiffres des bilans prévisionnels céréaliers présentés à l’occasion du conseil spécialisé “céréales” de FranceAgrimer, réuni le 8 avril. Nous les analyserons aujourd’hui plus finement.

A ce point de la campagne, ces bilans ne peuvent plus être modifiés sensiblement. On en retiendra l’essentiel, qui est la confirmation d’un stock de report considérable, même s’il a subi un léger allègement en blé tendre de 100.000 t pour atteindre, quand même 3,9 Mt. Il faut remonter à la campagne 2004/2005 pour trouver un stock plus élevé, 4,7 Mt, mais il comportait alors 2 Mt de stocks d’intervention qui devaient trouver à s’écouler à l’occasion des faibles récoltes suivantes.

Le problème est différent aujourd’hui. Il s’agit d’un véritable stock commercial (en OS ou encore en ferme) et, de prime abord, la prochaine récolte s’annonce plutôt copieuse. A ce propos, on notera que le conseil spécialisé n’a pas présenté de prévision de récolte. En revanche, FranceAgrimer souligne que la conjugaison des conditions météorologiques et du froid a entraîné une situation hétérogène pour les semis de blé, généralement tardifs. Le potentiel global de rendement ne devrait donc pas être maximal, mais correct. Quant au bilan hydrologique, il se caractérise par un déficit des précipitations mais les nappes phréatiques ne sont pas encore affectées. Les pluies seraient néanmoins bienvenues dans le centre du Bassin parisien et une partie de l’Ouest.

Autre chiffre intéressant, la confirmation de la prévision d’exportation de blé tendre vers les pays tiers, de 9,5 Mt. 7,5 Mt avaient déjà été embarquées à fin mars contre 3,1 l’an dernier à la même époque. Ce record sera bien accueilli, car les utilisations intérieures ne sont pas de taille à équilibrer les disponibilités surabondantes. Notamment les utilisations par les Fab, réduites de 100.000 t à 5,1 Mt. Une baisse compensée par un relèvement du même ordre de l’autoconsommation portée à 4,65 Mt. Les utilisations par l’amidonnerie ont été rectifiées en hausse de 100.000 t, à 2,5 Mt. Au cours de ce conseil, le président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), Joseph Nicot, a présenté une note sur la situation de la meunerie française qui sera publiée prochainement.

Baisse des incorporations dans l’alimentation animale

La baisse des incorporations par les fabricants d’aliments composés ne concernera pas que le blé tendre. Ainsi, la prévision pour le maïs est, elle aussi, amputée de 100.000 t à 3,4 Mt, l’autoconsommation étant relevée de 90.000 t. Cela va dans le sens du recul de la production d’aliments composés enregistrée depuis quelques mois. Les ventes à l’UE ont été bonnes, ce qui permet leur ajustement en hausse de 85.000 t. En définitive, le stock de report de maïs est pratiquement reconduit au très haut niveau annoncé en février.

Les bas prix de l’orge ne séduiraient-ils pas les Fab ? En tout cas, FranceAgrimer maintient une incorporation à 1,5 Mt, ce qui est un bon chiffre. Les hausses de l’autoconsommation de 70.000 t et celle de 100.000 t des exportations pays tiers permettent de réduire le stock de report de 170.000 t. Il atteindrait donc 2,48 Mt, le plus haut dont nous ayons le souvenir. Les mises à l’intervention se sont accélérées ces dernières semaines et si la France n’y a pas eu recours, le conseil spécialisé n’en écarte cependant pas l’éventualité. Le blé dur n’échappera pas à un report élevé, même si une réduction de la collecte et une augmentation de l’autoconsommation permettent un allégement relatif de quelque 70.000 t, pour une estimation finale de 235.000 t.

Le conseil s’est félicité de la deuxième place de l’Union Européenne au palmarès des exportateurs mondiaux de blé. Tous blés confondus (blé dur compris), et au vu des résultats déjà atteint, le CIC a porté à 20 Mt les prévisions d’exportation de l’UE, la situant derrière les Etats-Unis, mais devant le Canada et la Russie. Ce qui ne doit pas cacher la rude concurrence actuelle de l’origine Mer Noire.

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