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La rétention entame l’export rochelais

Réunis à la Rochelle pour la dernière bourse de la campagne 2007/2008, les opérateurs ont déploré les performances des exportations françaises

BILAN de campagne en demi-teinte largement commenté lors de la 14 e Bourse maritime des grains, qui s’est tenue le 20 juin au port de La Rochelle (PALR). La dernière manifestation d’importance de 2007/2008 aurait rassemblé, avec environ 300 participants, autant d’opérateurs que la précédente édition. Certains visiteurs jugeaient néanmoins les allées quelque peu clairsemées. La proximité de la bourse internationale de Paris et les nombreuses incertitudes qui ont pesé sur cette fin de campagne morose ont pu dissuader certains opérateurs de la filière à se rendre en Charente-Maritime. Le nombre d’exposants était lui en légère augmentation. Une conférence de presse a permis à différents intervenants d’apprécier cette campagne qui s’achève.

Campagne 2007/2008 en dents de scie

Concernant le trafic du PALR, plus de 2.3 Mt de céréales et d’oléagineux auraient été exportées au cours de la campagne 2007/2008, un résultat en hausse de 100.000 t environ par rapport à 2006/2007. Toutefois, la campagne est seulement moyenne, avec un volume de sortie insuffisant du fait, entre autres de la parité euro/dollar. Les écarts de tonnages constatés au début de l’année par rapport à la même période en 2007 (-12 % en céréales sur les cinq premiers mois) se sont réduits, ce qui a permis de rattraper en partie le retard accumulé en début de campagne. De plus, un frémissement a été noté vers le Maghreb et quelques pays tiers en juin. Ainsi, rien qu’en blé, 300.000 t seraient exportées ce mois-ci, un chiffre qui triple presque celui du mois de mai ! En cause, le rattrapage du retard de l’UE sur les exportations vers les pays tiers. Cette accélération soudaine témoigne de la rétention effectuée précédemment par les producteurs. « Le monde a faim, et nous sommes un des seuls pays à reconstituer des stocks », a remarqué Frédéric Guillemin de Soufflet Négoce. Pour ce dernier, si les prix ont baissé depuis plusieurs mois, c’est parce que « les agriculteurs et les professionnels ont oublié qu’il restait des produits. Or, quand le train des affaires part, il faut monters dedans ». Visiblement, les vendeurs étaient très en retard. Jean-Pierre Estérez, Pdg de Sica Atlantique qui possède cinq silos et 350.000 t de capacité, a estimé pour sa part que « l’agriculture a toujours raisonné à court terme ». « C’est sa vision immédiate qui déclenche sa décision », a-t-il regretté. Voyant que les stocks mondiaux étaient bas en début de campagne, les producteurs ont « trop attendu pour offrir des volumes, pariant sur une nouvelle embellie, à tort.»

La SNCF ne satisfait pas tous les opérateurs

Dominique Marquis a ensuite évoqué le fret, multimodal au PALR, et entre autres les problèmes qui se posaient avec le fret SNCF. Selon lui, celle-ci « veut imposer des conditions qui ne sont pas compatibles avec nos métiers mais sont économiques pour eux ». Un nouvel opérateur, Cargo Rail, a permis toutefois de dynamiser le réseau ferré. Le fret SNCF devra donc faire de gros efforts pour se repositionner et répondre aux attentes des opérateurs.

Défense de l’Intervention

Il n’y a pas que la volatilité des prix qui passionne les intervenants. La remise en cause de l’intervention a également été évoquée. Comme beaucoup d’acteurs de la filière, Jean-Pierre Estérez ne souhaite pas la remise en cause de l’intervention. Selon lui, « le fait que l’on ait une agriculture organisée et réglementée permet d’avoir des disponibilités céréalières en suffisance, contrairement à la situation que l’on peut observer dans les pays en développement. Il faut impérativement une structure qui régule le marché ».

Il pointe également un problème de temps et d’argent, car « cela coûte beaucoup de mettre en place une structure de production. Il ne faut pas tout détruire, au risque de perdre du temps et de tout désorganiser », ajoutant qu’ « il faut trois ans de conception pour produire un poulet, par exemple ».

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