La restriction de circulation des camions à Paris n'impacte pas la livraison de farine
Les meuniers et leurs transporteurs ont anticipé la réglementation en modernisant leur flotte. Le trafic, le stationnement et l'accessibilité des boulangeries restent leurs principaux soucis.

Depuis le 1er septembre, le non-respect de la zone de restriction de circulation, instaurée dans la capitale le 1er juillet dernier, donnera lieu à des sanctions. L'interdiction de circuler de 8 h à 20 h dans Paris intra-muros concerne les bus, cars et camions de plus de 3,5 t, immatriculés avant le 1er octobre 2001 (classe 1 étoile, correspondant aux normes Euro 0-Euro 1-Euro 2).
Une flotte peu polluante« Cette réglementation ne m'handicape pas. Tous mes camions sont des Euro 5, que je change progressivement en Euro 6 », témoigne Bruno Caudron, gérant de Solu-tions, le prestataire de service Transport des Minoteries Viron (Eure-et-Loir). Et Olivier Deseine, PDG des Moulins de Brasseuil (Yvelines) et président de la Chambre syndicale de la meunerie de la région parisienne, de confirmer : « Selon une enquête interne menée en juin sur 140 camions qui livrent les boulangers de Paris, seuls 12 % sont de norme Euro 1 et Euro 2, et 75 % de norme Euro 5 et plus. » Quant aux quelques camions Euro 4 circulant encore, ils ont cinq ans pour être remplacés. Les véhicules de classe 2, 3 et 4 étoiles (normes Euro 3 et 4), immatriculés avant 2010, seront de fait progressivement concernés, entre 2017 et 2020. Cependant, l'interdiction s'appliquant au 1er juillet 2016 à l'ensemble des véhicules de classe 1 étoile, « ce sont les vieilles camionnettes des boulangers qui seront bientôt bannis des rues de la capitale », alerte Olivier Deseine.
Ce qui préoccupe les meuniers, ce sont les contraintes liées au trafic routier, au stationnement et à l'accessibilité des boulangeries parisiennes. « Nous avons mené fin juin deux simulations de livraison, pour sensibiliser la mairie de Paris », souligne le président syndical. Un moyen de montrer l'étroitesse des places réservées aux livreurs ou le problème des voies de bus, quand il faut déplier un tuyau pour livrer la farine en vrac. Sans oublier la multiplication des bornes sur les trottoirs.