« La prime des orges brassicoles risque d'être remise en cause pour les prochaines campagnes »
Le taux de protéines et le recul des importations chinoises risquent de peser sur la prime des orges, s'est inquiétée la filière lors de la Journée Orges brassicoles, le 14 avril à Orléans. L'occasion d'évoquer les perspectives du marché du malt et de la céréale.

Forte de la qualité de ses orges brassicoles, de la stabilité de sa production et de ses bonnes variétés, la France tient une place de leader sur la scène internationale. « Malgré tout, certaines variétés françaises doivent encore être adoptées par les brasseurs afin de s'imposer sur le marché. Par exemple, 27 % d'entre eux ne souhaitent pas utiliser la variété Planet pour la simple raison qu'elle vient d'apparaître sur le marché », illustre Julien Darley, responsable des ventes chez Axéréal.
Taux de protéines inadaptés
Par ailleurs, les orges françaises ont souvent un taux de protéines insatisfaisant, au regard des 10,5 % préconisé pour rester compétitif sur le marché mondial. En effet, celles produites dans l'Hexagone sont dans une fourchette allant de 9,5 à 11,5 %. Cependant, les orges françaises restent très présentes sur la scène internationale. « Sur la campagne 2015/2016, le marché était à l'équilibre grâce aux ventes françaises d'orge 6 rangs de printemps et de la demande chinoise soutenue. Pour la prochaine campagne, nous tablons sur une bonne récolte australienne et une moindre présence de la Chine sur sur le marché mondial (3,4 Mt contre 3,6 Mt cette année). Ces fondamentaux risquent de peser sur la prime », souligne Julien Darley. Selon lui, « la situation mondiale étant tout juste à l'équilibre, la France doit récupérer des segments de marché ». A contrario, la demande de malt se porte bien. La production mondiale de bière ne cesse de progresser pour atteindre, en 2014, environ 200 Mt, entraînant une demande mondiale de malt vers le haut à 22 Mt. En comptabilisant les productions locales de chaque pays, les échanges mondiaux sont évalués à 5,4 Mt. « L'Union européenne a exporté, en 2014, 2,5 Mt de malt, soit 46 % des échanges mondiaux, plaçant la communauté au rang de premier exportateur mondial », constate Julien Darley. La France a produit cette même année 1,5 Mt de malt, dont 80 % ont été exportés dans l'UE (0,4 Mt) et vers les pays tiers (0,8 Mt). Pour répondre à la demande qui continue de croître de 2 à 2,5 % chaque année, il faudrait en produire environ 27 Mt.