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Lobbying
La première transformation unie pour peser sur les choix politiques

Les industries de première transformation s’associent au sein de l’Ipta pour défendre leurs intérêts communs auprès des autorités.

Peser plus pour mieux se faire entendre. C’est la stratégie retenue par le second maillon des filières alimentaires, désormais réunies au sein de l’Ipta (Industries de première transformation de l’agriculture), association créée le 1er décembre 2011. Ce rapprochement vise à « mieux faire valoir nos prises de positions » auprès des autorités françaises dans la mesure où « nous sommes plus forts à plusieurs », résume Hubert Bocquelet délégué général de la toute nouvelle structure et secrétaire général de la Fédération nationale des industries de corps gras (FNCG). L’Ipta réunit quatre associations d’industries de première transformation de matières premières d’origine agricole, à savoir l’Association nationale de la meunerie française (ANMF), la Fédération nationale des industries de corps gras (FNCG), le Syndicat national des fabricants de sucre (SNFS) et l’Union des syndicats des industries des produits amylacés et de leurs dérivés (Usipa). « Il y a des dossiers sur lesquels nous manquons de représentation, l’Ipta entend défendre les intérêts des ses adhérents auprès des autorités françaises », justifie encore Hubert Bocquelet. Une démarche qui s’inspire de ce qui a été mis en place à l’échelle de l’UE. Les associations européennes représentant les mêmes industries se sont en effet unies, il y a deux ans, en créant l’association Primary Food Processors (PFP).

Un chiffre d’affaires global de plus de 10 milliards d’euros
Céréales, betterave à sucre, colza, soja, tournesol, pommes de terre, pois : les quatre secteurs agroalimentaires réunis au sein de l’Ipta valorisent quelque 50 Mt de matières premières agricoles par an couvrant environ 4 Mha. Et ces entreprises génèrent des produits et ingrédients pour l’alimentation humaine et partagent donc une partie de leurs partenaires commerciaux. Tous les secteurs fournissent également l’alimentation animale, mais aussi, à des degrés divers, de nombreuses industries non alimentaires.
En tout, les adhérents de l’Ipta représentent plus de 22.000 emplois directs répartis sur l’ensemble de l’Hexagone, sur plus de 500 sites de production, avec tout de même, d’un secteur à l’autre, une forte disparité de maillage industriel. Si les secteurs des corps gras et du sucre sont très concentrés, celui de la meunerie, composé de très grands groupes et de nombreuses petites entreprises d’ampleur départementale, est plus éclaté. Quoi qu’il en soit, l’ensemble de ces industries de la première transformation assure un chiffre d’affaires supérieur à 10 Md€. « Nous représentons une part importante du maillon entre l’agriculture et les industries, alimentaires et non alimentaires », insiste Hubert Bocquelet. C’est ce poids économique, « considérable une fois réunis et trop souvent oublié », que l’association entend mettre en avant en prenant part aux débats nationaux, mais également européens, de manière groupée.
L’Ipta ne se substituera pas aux fédérations représentatives de chaque secteur. Elle coordonnera les actions des différentes structures professionnelles, portera les positions politiques communes devant les instances politiques et défendra les intérêts économiques de l’ensemble de ses adhérents. Or « les synergies entre les industries de nos quatre secteurs sont de plus en plus fortes », assure Yves Delaine, président de la FNCG et nouveau président de l’Ipta.

La sécurité alimentaire et la question environnementale au programme
« Les entreprises représentées par l’Ipta sont à la base de la fourniture de produits agroalimentaires sûrs, durables et de haute qualité », fait valoir le communiqué annonçant la création de la structure. Et « les questions de la sécurité alimentaire et de la nécessité d’une alimentation de qualité restent nos premiers objectifs. Ils font donc partie des sujets sur lesquels nous pensons travailler assez vite », confie Hubert Bocquelet. « Nous avons notamment besoin de matières premières agricoles disponibles en quantités suffisantes et compétitives », poursuit-il. « Nous avons à ce titre notre mot à dire dans le cadre de la révision de la Pac ». Par ailleurs, « les questions environnementales nous concernent tous ». Réglementation encadrant les installations classées, quotas de CO2, taxe carbone ou encore expérimentation de l’étiquetage des informations environnementales, conformément aux attentes du Grenelle de l’Environnement, sont autant de préoccupations partagées. Sur ce dernier point, les industriels de la première transformation comptent bien participer au choix de la méthodologie. L’association n’en est qu’à ses débuts. Les prises de positions seront décidées au fil du calendrier législatif.

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