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Stratégie
La nutrition animale sera bien intégrée aux États généraux de l’alimentation

Philippe de Guenin de la Draaf de Bretagne s’est engagé durant l’assemblée générale de Nutrinoë, le 5 juillet à Rennes, à l'associer aux consultations pour les États généraux de l’alimentation.

Être reconnus pour leur place dans les filières animales est une demande de plus en plus pressante des fabricants d’aliments pour animaux. L’association des entreprises bretonnes, rassemblée en assemblée générale le 5 juillet à Rennes, a donc noté avec satisfaction les propos de Philippe de Guenin, directeur régional de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (Draaf) de Bretagne : « Les présentations de votre assemblée générale ont montré votre implication dans les filières des productions animales. La valeur ajoutée dans les filières ne peut être durable que si elle est rendue à ceux qui l’ont créée et non si elle est volée à la fin de la chaîne. Les États généraux ne sont pas encore lancés, les consultations seront probablement organisées en Bretagne fin août ou début septembre et je m’engage à vous y associer. » En a parte, le directeur régional confirme qu’il incitera aussi ses collègues des autres régions à associer de la même manière la nutrition animale aux consultations.

Les entreprises de la nutrition animale ont en effet profité de leur assemblée générale pour rappeler leur rôle dans la création de filières différenciées et, de façon générale, de soutien économique aux filières. Ils ont ainsi, sur la seule région Bretagne, consenti plus de 100 M€ d’encours supplémentaires durant la crise porcine et notent actuellement leur soutien aux trésoreries des éleveurs laitiers avec augmentation des délais de paiement depuis la crise laitière. « L’aliment est un très bon indicateur de la santé des filières animales, toute baisse chez nous est le signe précurseur des difficultés de la production », constate Hervé Vasseur, président de Nutrinoë. Et le bilan 2016 pour la Bretagne en est la preuve : -3,6 % des aliments pour porcs, -3,5 % en volaille, -8 % en vache laitière.

Les premiers mois 2017 s’inscrivent dans la même tendance en porc (-4,4 %) et en volaille (-2,6 % surtout en raison des -14 % en dinde) mais le bovin reprend un peu de vigueur (+5 %).

Des usines performantes

La France n’a pourtant pas à rougir de la performance de ses usines d’aliments. « Le prix des aliments pour porc est compétitif en France avec une moyenne de 226 €/t en 2016 contre 241 en Catalogne, 236 en Allemagne et 231 aux Pays-Bas », détaille Patrick Piton, directeur Productions et Nutrition animales chez Triskalia. Pour revenir dans la course avec, notamment, une Espagne très dynamique qui exporte en France, l’élevage doit investir pour se moderniser après ses dix ans de galère. Et pas uniquement dans des fabrications d’aliments à la ferme, une tendance pourtant en forte hausse aujourd’hui à près de la moitié des volumes qui, à long terme, n’assure pas forcément une rentabilité meilleure de l’élevage : en 2016 par exemple, l’aliment porc rendu silo de l’éleveur était en moyenne à 250 €/t contre 265 €/t pour un aliment fabriqué sur la ferme. En quinze ans, les entreprises de la nutrition bretons on perdu 1,5 Mt d’aliments pour porcs. « La baisse de la production porcine n’est responsable, dans cette baisse, que de 53 000 t. La fabrication à la ferme est à l’origine de 63 % de la baisse (945 000 t), le reste soit 503 000 t est imputable au progrès technique, puisqu’en améliorant l’indice de consommation on réduit d’autant les besoins d’aliments », détaille Hervé Vasseur.

Interdiction de circulation : demande de dérogation

Chaque année, les interdictions de circulation des poids lourds s’imposent non seulement les jours fériés et les week-ends mais également durant cinq samedis en juillet et août. Les entreprises de la nutrition animale demandent une dérogation à ces interdictions quand deux jours d’interdiction se succèdent dans une quinzaine, demande raisonnable au regard des conditions de circulation par exemple autorisées aux camions de lait (24 heures/24, 7 jours/7) face aux capacités des silos des éleveurs et de la nécessité pour les animaux d’être nourris tous les jours. « Nous demandons un arrêt national pour la nutrition animale dès 2017, dérogatoire aux interdictions complémentaires de circulation ou a minima un arrêté zonal ouest pour l’été 2017, première région de productions animales en France et en Europe » explique Laurent Morin, en charge de ce dossier depuis vingt-et-un ans chez Nutrinoë. Durant l’été 2016, les flux durant les 4 journées bénéficiant d’arrêtés dérogatoires ont concerné 2 100 élevages, pour 26 000 t soit 180 000 km parcourus avec 1 100 tournées ce qui confirme le besoin de telles dérogations. « Cette demande est raisonnable et nous remercions la Draaf de Bretagne ainsi que la Préfecture de Région car cette année un arrêté zonal a été signé le 21 juin pour quatre samedis sur les douze départements Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie avec des restrictions sur certains axes. Il reste à signer des arrêtés départementaux sur sept autres départements de la zone Ouest », détaille Laurent Morin.

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