La nutrition animale inquiète pour les difficultés financières des élevages

Le Carrefour des matières premières a drainé les fabricants d'aliments et leurs fournisseurs de commodités comme d'additifs. Les discussions, outre la récolte 2016, portaient beaucoup sur l'aval. Ainsi, combien de temps vont durer les importations chinoises, qui ont redonné des couleurs au prix du porc français au premier semestre, car elles ont déjà marqué le pas cet été, en raison, d'une part, des besoins de trésoreries des acheteurs chinois et, d'autre part, de l'offre américaine ? Mais aussi, comment vont évoluer les difficultés des élevages laitiers ? Sur les sept premiers mois de l'année, Coop de France Nutrition animale et le Snia pointent en effet une baisse de 6,3 % des volumes produits toutes espèces confondues, avec un fort impact du vide sanitaire en palmipèdes gras (-35 %) mais aussi et peut-être surtout une baisse de 12,7 % en aliments bovins ! Le recul est particulièrement fort en juillet par rapport au même mois de l'année précédente : -24 % en bovins lait et - 20 % en engraissement. Et les annonces du plan de maîtrise de la production laitière montrent la tendance à venir. En Vendée, par exemple, entre 15 et 20 % des éleveurs imaginent y avoir recours en partie pour préparer l'arrêt total de la production et en partie pour répondre aux difficultés conjoncturelles de leur propre production de fourrages. Même si un segment comme l'aliment liquide pouvait bénéficier de cette situa-tion, les volumes d'aliments pondé-reux seront fortement impactés d'ici Noël. Yanne Boloh