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Alimentation animale
[Covid-19] : La nutrition animale doit être prioritaire à l'échelle de l'Union européenne

Si la France a reconnu très tôt l’ensemble de la filière alimentaire, dont la nutrition animale, comme prioritaire, ce n’est pas le cas partout dans l’UE au risque de répercussions profondes.

© Yanne Boloh

Si en France, en Belgique, en Espagne et en Italie, la nutrition animale a vite été reconnue comme prioritaire en tant que maillon essentiel de la chaine alimentaire, tous les pays de l’Union européenne ne l’ont pas vu de cet œil. D’où la demande commune de la Fefac (Fédération européenne des fabricants d'aliments composés), du Coceral (association européenne qui représente le commerce des céréales, du riz, des aliments pour animaux, des graines oléagineuses, de l'huile d'olive, des huiles et graisses et de l'agro-approvisionnement) et de Fediol (fédération des producteurs européens d’huiles végétales et de tourteaux), que cela soit généralisé au plus vite. Le Conseil agricole exceptionnel, du 25 mars (soit un mois avant la date « normale ») a insisté sur ce besoin de reconnaissance et, surtout, de fluidité dans les transports de matières premières comme d’animaux vivants.

Les organisations de l’amont agricole sont inquiètes pour l’ensemble des denrées non périssables mais essentielles à l’activité des exploitations agricoles, des usines de trituration, de la nutrition animale comme des élevages et de la santé animale. « La décision de fermeture des frontières de l’UE pour contenir la propagation du virus ne devrait pas s’appliquer aux navires transportant des matières premières pour lesquels l’UE est déficitaire, tant qu’ils prennent toutes les précautions sanitaires nécessaires pour assurer la santé de tous les acteurs de la chaine alimentaire », indique, par exemple, leur communiqué de presse commun.

Un suivi heure par heure des ports

La situation dans les ports est, en effet, très hétérogène selon les pays, les conditions précises étant suivies par des entreprises spécialisées comme Wilhelmsen1 qui propose des mises à jour quotidiennes (voire deux fois par jour). La rumeur de fermeture de certains ports brésiliens, alors que le pays annonce la fermeture de ses frontières terrestres, inquiète naturellement les opérateurs.

L’Etat français publie également, sur son site2, les recommandations sur la conduite à tenir tant pour les équipages que pour les chauffeurs. Autre ressource intéressante pour le suivi des flux, terrestres cette fois ci, Sixhold compile, un peu sur le modèle de l’appli GPS Waze, les informations de ses utilisateurs pour dresser des cartes en temps réel des embouteillages aux frontières, par exemple. Après quelques jours de folie, l’entreprise notait, le vendredi 20 mars, que la situation des embouteillages aux frontières (qui avaient pu atteindre jusqu’à 30 km en Tchéquie, par exemple), s’améliorait significativement même si le trafic restait très anormal. Car, même si les frontières internes n’étaient pas fermées, les consignes et les pratiques douanières étaient exacerbées.

Pour l’instant, le sentiment est que « ça tient ». Les stocks de céréales sont notamment largement suffisant et les récoltes de luzerne devraient démarrer prochainement. Mais les protéines restent un point faible, avec une extrême vigilance sur la logistique. Quelques produits manquent du côté des additifs (pigments, thréonine, par exemple), mais les formulateurs parviennent à compenser, le message général étant à la confiance. Si besoin, ils vont resserrer les gammes, en demandant des dérogations à certains cahiers des charges (les plus proches les uns des autres), afin de pouvoir continuer à nourrir les animaux. Pour les mises en place en élevage, les échos sont, pour l’instant, également rassurants en France, mais l’inquiétude plane sur les transports des jeunes animaux entre pays.

(1) : https://www.wilhelmsen.com/ships-agency/campaigns/coronavirus/coronavirus-map/

(2) : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/infection-au-nouveau-coronavirus-2019-2019-n-cov-recommandations-et-conduite-tenir

 

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