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Meunerie
La Minoterie Planchot fête son centenaire

L’entreprise familiale de Saint-Paul-en-Pareds (85) a su évoluer et se diversifier au fil des décennies. La famille Planchot est depuis 1929 « au four et au moulin ».

Un record du monde pour un centenaire ! C’est la prouesse à laquelle sont parvenus les boulangers de l’enseigne Tresse dorée, fabriquant en 24 heures 117 mètres de brioche, le produit phare de la famille Planchot. Philippe et Dominique Planchot, respectivement à la tête de la minoterie et des boulangeries, avaient choisi de célébrer les cent ans de leur société dans la simplicité. 3 000 clients professionnels et consommateurs ont répondu présents les 8 et 9 septembre pour un voyage entre tradition et modernité, de la fête des battages à la visite du récent moulin de la zone du Charfait.
Tout démarre en 1912 lorsque Auguste Fillon, issu d’une longue lignée de meuniers, reprend le moulin à eau de Saint-Paul-en-Pareds, village proche des Herbiers. En 1929, ayant du mal à écouler sa farine, il décide de fabriquer du pain. Il embauche un boulanger, Victor Planchot, qui deviendra son gendre. Cette « adaptabilité » restera la marque de fabrique de la maison, explique Dominique Planchot. La société familiale et indépendante est aujourd’hui à la tête de deux moulins et de huit boulangeries sur quatre départements. « Nous devons être parmi les seuls à être au four et au moulin », note Philippe Planchot. Une singularité dont profitent les 140 artisans boulangers partenaires de la minoterie. « Nos boutiques sont un laboratoire grandeur nature. Si un produit fonctionne dans nos magasins, on le met en place chez nos clients », souligne le dirigeant.

Quelque 470 000 qx écrasés en 2012
Victor (fils) et Françoise Planchot reprennent en 1963 l’entreprise familiale, dont ils vont poursuivre le développement. Ils rachètent une boulangerie à Ardelay en 1979. Quelques années après leur arrivée dans la société, Dominique et Philippe prennent la relève en 1985 et créent la SARL Planchot. à cette époque le moulin écrase 17 000 quintaux de blé par an. L’activité va se monter cette année à 470 000 quintaux ! Les effectifs sont sur la même période passés de 7 à 150 personnes. Nouvelles activités, nouveaux clients expliquent cette croissance qui a mené la société à un chiffre d’affaires de 22 M€. Le boom de l’industrie agroalimentaire vendéenne, et le succès de la brioche, ont joué un rôle dans ce développement. Avec, là encore, une histoire de famille. « Le créateur de La Boulangère, Jean Fillon, est un cousin », raconte Philippe Planchot. « La Boulangère nous a accompagné et nous a permis de trouver d’autres clients industriels. »
En 1988, les frères Planchot ouvrent leur troisième magasin aux Herbiers et créent l’enseigne Tresse dorée, dont le nom évoque la brioche. Un véritable concept naît alors, qui remet le four à bois dans la boulangerie. L’offre s’étoffe avec une gamme de pains spéciaux, de la pâtisserie et des chocolats maisons. Devant le succès de ses premières créations, les Bichottes et le Palet vendéen, Dominique Planchot a fait de la chocolaterie une activité à part entière.

Mettre en avant l’approvisionnement local
Dans un atelier de 1 000 m² sont produits 80 tonnes de chocolats à destination de clients boulangers et grossistes. Une nouvelle diversification arrive en 1994 avec une incursion dans l’univers du traiteur. « Nous avons racheté la charcuterie de notre oncle, en face de notre magasin des Herbiers. J’avais en tête l’image des pâtissiers-traiteurs de Paris, c’était une opportunité à prendre », relate Dominique Planchot. C’est dans le laboratoire de l’Espace Gourmets qu’est élaborée toute la gamme de salé vendue dans les magasins Tresse dorée. Le jambon blanc des sandwiches est même 100 % maison. De façon générale, les Planchot entendent mettre davantage en avant l’origine locale des produits qu’ils utilisent : fruits, lait, et bien sûr farine. 80 % du blé qui arrive à la Minoterie Planchot est en effet local. C’est le cas de la farine biologique, qui pèse environ 4 % de l’activité. Cet automne, la minoterie va passer en blé CRC (Culture raisonnée certifiée) toute sa production artisanale. « C’est un peu compliqué dans la filière, au niveau de la communication envers le consommateur. Mais le CRC est un produit qui a de l’avenir », juge Philippe Planchot. L’ancien moulin produit les farines bio et de tradition. Pour les farines ayant une technologie plus poussée, la société s’est dotée en 2007 d’un outil moderne sur la zone du Charfait. L’investissement, de 4,6 M€, s’avérait nécessaire au vu de la saturation du moulin historique. Il a permis d’aborder le marché de la GMS, mais pas en soliste. « Nous avons créé le groupement Alliance Farine en 2007. Il regroupe neufs moulins pour travailler avec la GMS et couvrir le territoire », explique Philippe Planchot. Avec ses clients de la grande distribution, comme avec ceux du monde artisanal, le meunier met en avant sa « volonté d’être à l’écoute ». La création de la marque Poulichette en 1993, et de l’univers commercial qui l’entoure, a accompagné les artisans boulangers. Aujourd’hui comme hier Planchot veut donner l’impulsion. Un noyau d’une quinzaine d’artisans, réunis en « Club Poulichette » informel, se voit régulièrement. « L’objectif est de grossir et d’avancer avec eux », précise Philippe Planchot. L’aide à l’installation des jeunes est une des préoccupations.
Face aux restructurations dans la filière, à la volatilité des cours des céréales, les frères Planchot affichent une confiance sereine en leur modèle. Pour Dominique Planchot, « le fait d’être un moulin indépendant est une force. Nous sommes réactifs, nous avons un savoir-faire et nous disposons d’un laboratoire grandeur nature pour préparer les produits de demain. » Côté famille, la relève est déjà prête. Xavier, 25 ans, le fils de Philippe, et Thomas, 29 ans, le fils de Dominique, sont déjà le présent de la société Planchot.

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