La meunerie inquiète de la réduction du trafic de camions souhaitée à Paris
Balayé par S. Royal l'an dernier, le projet antipollution de la mairie de Paris refait surface.
L « a ville de Paris propose de mettre en place, sans attendre la promulgation de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte – qui ne permetrait pas de mise en œuvre avant le 1er janvier 2017 – une zone à circulation restreinte, en utilisant le code général des collectivités territoriales », explique un document présenté vendredi 9 janvier aux élus de la capitale. Concrètement, il s'agirait d'interdire la circulation des « véhicules les plus polluants dans Paris intra-muros, hors bois (de Boulogne et de Vincennes, ndlr) et hors boulevard périphérique dans un premier temps, ceux-ci ayant éventuellement vocation à être intégrés au dispositif », précise le document.
L'AUTF pour « des alternatives »
La volonté de limiter le trafic dans la métropole fait son retour et avec lui, la crainte pour les meuniers de ne plus pouvoir livrer les boulangeries parisiennes, ou du moins d'être limité voire sanctionnés. « Notre cible, ce sont les déplacements au quotidien qui génèrent beaucoup de pollution », a expliqué Christophe Najdovski, adjoint au transport à la Mairie de Paris. Pour l'Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), à laquelle la Meunerie française est adhérente, « certains camions utilisés par la meunerie peuvent être de catégorie Euro 3 et Euro 4 », remarque Christian Rose, délégué général de l'AUTF, et « le parc est difficlement renouvelable du jour au lendemain », explique-t-on à l'ANMF. Les véhicules de livraison de farine seraient donc susceptibles d'être concernés par une interdiction. En effet, celle-ci « s'appuiera sur la classification des véhicules en fonction de leur niveau de pollution proposée par le ministère de l'Environnement, et se fera de façon progressive » explique le document de la mairie de Paris. Cette classification est définie par un arrêté du 3 mai 2012, qui distingue cinq catégories de véhicules en fonction de leur niveau de pollution, ceux consommant du diesel étant particulièrement visés. « La mairie de Paris doit prendre des décisions en mesure d'être appliquées. Si l'interdiction devient effective, les acteurs devront disposer de solutions alternatives » estime Christian Rose. Selon certaines sources, la mairie de Paris réfléchierait à un système de mutualisation. « Une solution difficilement applicable à notre secteur » estime l'ANMF. Pour se faire comprendre, l'AUTF envisage de procéder à « une démonstration de livraison de farine dans des boulangeries parisiennes » en présence des élus parisiens. De son côté, la mairie de Paris présentera son plan antipollution les 9 et 10 février prochain.