La main dans le pot d’OGM
« Du miel et des compléments alimentaires contenant du pollen issu d’un OGM sont des denrées alimentaires produites à partir d’OGM qui ne peuvent être commercialisées sans autorisation préalable », affirme la Cour européenne de justice dans un arrêt rendu mardi dans le cadre d’un procès opposant un apiculteur allemand au Land de Bavière, dont des terrains accueillaient des essais de maïs MON 810 de la firme Monsanto. Même si la décision de la cour européenne de justice ne condamne pas expressément les organismes génétiquement modifiés, ce jugement apporte de l’eau au moulin des faucheurs volontaires, qui faute d’OGM classiques cultivés sur le territoire, en sont réduits à détruire des parcelles de tournesol issu d’une mutagénèse. Pour la Confédération paysanne, l’interdiction des OGM en France garantit aux apiculteurs français la possibilité de commercialiser leur production de miel, contrairement aux Espagnols. Mais qu’en est-il des importations de miel de pays comme la Chine ou l’Argentine qui cultivent des OGM à grande échelle ? « Il est fort probable que l’arrêt de la Cour aura un impact sur les importations de miel dans l’UE », a déclaré mercredi le porte-parole du commissaire européen chargé de la santé et des consommateurs. « Il va falloir en discuter avec les états de l’UE » a-il ajouté. Quelle que soit l’issue du débat, cette nouvelle affaire affaiblit encore un peu plus le camp des pro-OGM.