La luzerne reprend des couleurs
Après deux années de régression, la production est revue à la hausse. Elle passe de 750.000 t sur la campagne 2013/2014 à 810.000 t sur 2014/2015.
La luzerne commence à retrouver les faveurs des agriculteurs. Selon les estimations de Coop de France Déshydratation, la production française augmente de 60.000 t entre 2013 et 2014, pour atteindre 810.000 t. « On espère une progression de la production de 2 à 3 % par an sur cinq ans, pour arriver à 1,2 Mt en 2020 », indique Eric Guillemot, son directeur, lors d'une conférence de presse à Paris le 26 novembre.
Le climat s'est montré clément, notamment en été. Mais ce n'est pas la seule raison qui explique la hausse des volumes. En termes de prix, alors que la tendance est plutôt baissière, avec un marché fourrager encombré, « les producteurs s'y retrouvent, car les cours restent à des niveaux acceptables », indique Jean Pol Verzaux, président de Coop de France Déshydratation. Le contexte politique est également plus favorable. Le plan Protéine, qui soutient la filière à hauteur de 8 M€, représentant une aide directe de 125 €/ha, contribue à rendre le secteur plus attractif.
Vers plus de balles de luzerne ?
Le marché de la luzerne évolue. Les balles sont de plus en plus recherchées, d'après les acteurs présents. « Elles sont essentielles en nutrition animale, car elles sont très équilibrées en fibres et en protéines », explique Serge Faller, directeur général de Désialis. Les balles représentent actuellement un tiers des volumes, contre deux tiers pour les pellets. Mais le marché concernant ces derniers est arrivé à maturité. « L'objectif est d'arriver à 50-50 », indique-t-il. Par ailleurs, « les prix des balles sont beaucoup plus stables, offrant plus de lisibilité », précise le directeur de Désialis. Ajoutons à cela des prix supérieurs de 25 à 30 % par rapport aux pellets, selon les spécialistes. Et la fin des quotas laitiers, laissant espérer une hausse de la production de lait, pourrait inciter à dynamiser encore plus ce marché.