La jeune puissance brésilienne se fait sermonner
« Le Brésil risque de s’écrouler écologiquement » après avoir utilisé pendant dix à quinze ans de manière intensive son agriculture, a annoncé Michel Griffon du Cirad lors de son intervention au Sommet du végétal le 15 juin. « Le Brésil est dans un cycle de grand danger », renchérit le chercheur. « Tous les marchés sont myopes par nature, souligne Michel Griffon. Ils ont besoin de régulations. » Le problème est que ces « grandes questions sont hors du champ de vision de l’OMC », regrette-t-il. Et, pour l’Orama, « à l’OMC, on répond maladroitement à une question qui est mal posée ». « Nous sommes sur une négociation technique et on n’est pas sûr de répondre aux questions importantes pour l’humanité », souligne le leader syndical. Il estime qu’aujourd’hui, le « commerce mondial ne fonctionnne pas si mal avec une croissance à 6 ou 7 % ». Le Brésil doit « rester raisonnable » alors qu’il profite déjà beaucoup du marché européen, a lancé Jean-Jacques Vorimore, président de France Export Céréales qui appelle ce pays émergent « à la sagesse ». « Il y a de la place pour des grandes zones d’exportation », assure-t-il, convaincu que le Brésil va « se trouver bientôt face aux limites de la dérégulation ». A savoir : l’insatisfaction des producteurs brésiliens et la « grosse ficelle » que constitue la défense des pays en voie de développement. Le Brésilien Marcos Jank appelle quant à lui à donner le « plein accès aux marchés aux pays à la plus grande pauvreté agricole que sont l’Inde et la Chine ».