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Importations de viandes
La France capable de résister

Les productions françaises de viandes disposent d’atouts pour faire face aux importations

PAS DE FATALITÉ. « La délocalisation n’est pas inéluctable. » C’est le constat qui ressort de la conférence organisée, mercredi 26 février au Salon de l’agriculture, par le nouvel office France AgriMer (qui regroupe les cinq offices, dont celui des grandes cultures et celui de l’élevage). L’Union européenne dispose d’armes pour résister aux importations de viandes, en provenance d’Amérique du sud principalement. En intensifiant ses relations avec la grande distribution et en améliorant sa logistique – en particulier pour le bœuf – la production de viande hexagonale a une carte à jouer pour résister aux produits venus de pays tiers.

Les importations profitables aux industriels

Sur la volaille, la production européenne n’est pas compétitive face au poulet en provenance du Brésil, surtout dans le domaine des produits transformés. « En Europe, le surcoût dû aux réglementations est de 15 centimes par kilo sur le prix du vif ; nous demandons que les produits importés respectent les règles européennes et donc que les analyses aux frontières soient suffisamment strictes », indique Alain Melot, président de la Fédération des industries avicoles (FIA). Au total, le prix du kilo de poulet vif est de 0,69 € en France, quand il ne coûte que 0,45€ au Brésil (d’après une étude menée en 2006 par l’Itavi). Mais, comme le précise Yves Trégaro, responsable chez France AgriMer des études et prospectives dans les filières animales, l’utilisation de ces importations est indispensable aux industriels français pour satisfaire leurs clients en volume et en prix. Plus encore, ces achats sur le marché international « permettent de saturer les outils de transformation et donc de compresser les charges de structures », estime-t-il. Et, si la production française aura du mal à rivaliser avec le poulet brésilien pour les plats cuisinés, elle reste en position favorable sur la viande fraîche.

Maintenir le niveau de production pour résister à la concurrence

Le cas de la viande bovine est différent. Les carcasses importées d’Amérique du sud sont difficiles à commercialiser du fait d’une date limite de consommation courte (après trois semaines de transport) et du manque de régularité de l’approvisionnement. En termes de logistique, la production autochtone présente donc de nombreux atouts. « Tout l’enjeu de la Pac est de maintenir la production dans les territoires pour contenir les importations,souligne Guy Hermouet, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB), mais il faut aussi que les producteurs s’adaptent aux demandes des consommateurs. » Avec le rachat de Socopa par Bigard, l’apparition d’un gros opérateur sur le marché français pourrait permettre cette meilleure communication entre producteurs et consommateurs.

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