La Fop craint un repli de la production française de colza d’un tiers
La Fop a imaginé le pire des scénarios, dans lequel la Commission européenne supprimerait totalement les mandats d’incorporation de biocarburants.
La Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux (Fop) a estimé que la suppression des mandats d’incorporation de biocarburants entraînerait une réduction d’un tiers des surfaces hexagonales de colza (-500 000 ha), lors d’une conférence de presse organisée à Paris le 18 janvier. Ce chiffre reste bien moins pessimiste que celui d’EstériFrance, qui indiquait en décembre 2016 s’attendre à une baisse de 75 %, avec un objectif d’incorporation de 3,8 % en 2030, comme le propose la Commission européenne (cf. n° 4186). « La baisse de la demande impliquerait une baisse des cours du colza, qui tomberait aux alentours de 240 €/t, alors que les prix commencent à être rémunérateurs à partir de 335 €/t, si l’on prend en compte les coûts de production de cette année », s’inquiète Gérard Tubéry, président de la Fop.
Rencontre producteurs français-allemand la semaine prochaine
L’organisation va d’ailleurs s’entretenir la semaine prochaine avec son homologue allemand afin de convaincre la Commission de revenir sur sa proposition de diviser par deux les mandats d’incorporations de biocarburants, selon son président. La Fop a rappelé ses exigences, à savoir un cadre réglementaire stable, et rappelle que la filière biodiesel permet de réduire la dépendance en protéines extérieures, avec la production de tourteau de colza, et constitue une source d’emploi dans les territoires non négligeables. « Il y aura une tension à l’avenir sur le marché de la protéine […] Actuellement, nous ne craignons pas d’autres fermetures d’usines de trituration ou d’estérification. Mais si la proposition de la Commission était appliquée, cela se produira certainement », a ajouté Gérard Tubéry. Arnaud Rousseau, vice-président de la Fop, en a profité pour lancer un petit message à la classe politique française, en pleine préparation de l’élection présidentielle 2017. « Les politiques français nous soutiennent. Mais nous avons besoin de quelqu’un qui propose et engendre un réel changement de politique à Bruxelles », déclare-t-il.