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Conjoncture / productions animales
La filière porcine française s’attend à une production stable à baissière

Les éleveurs français espèrent voir leurs prix de vente repartir d’ici peu à la hausse. Ils pourraient être aidés par le tassement annoncé de l’offre.

Le début 2012 n’aura pas été de tout repos pour la filière porcine française. Après un mois de janvier plutôt poussif, les cours du porc ont fortement progressé, jusqu’à atteindre 1,523 euro le kilogramme fin février. Puis la tendance s’est inversée, et le mois de mars a été marqué par une spirale baissière, qui n’a pris fin qu’en semaine 13. De telles variations en cette saison sont assez inhabituelles et s’expliquent en priorité par l’influence croissante de l’activité export sur notre équilibre de marché. Fin 2011, un net regain d’intérêt des pays tiers pour la viande communautaire avait dynamisé les échanges et tirait les prix vers le haut. Après une pause en raison des fêtes de fin d’année, nos expéditions ont eu tendance à reprendre sur le même rythme à partir de la mi-janvier, confirmant dans le même temps leur effet de levier sur les tarifs. Reste que l’intérêt du marché mondial pour les produits français s’est ensuite essoufflé, du fait de la stabilisation des prix chez nos voisins européens. L’Allemagne a joué la carte du statu quo pour ne pas pénaliser ses découpes sur la scène internationale, creusant l’écart avec nos tarifs. Faute de compétitivité, une partie de nos viandes est restée sur notre territoire, alourdissant notre marché intérieur et pesant sur les cours. Depuis la fin mars, les écarts de prix avec nos voisins sont redevenus plus acceptables et l’heure est désormais au statu quo. Pâques n’a que très peu perturbé les échanges. La deuxième partie du mois, les vacances scolaires, la météo peu estivale et les élections ont en revanche été peu propices à la consommation, mais la perspective du mois de mai limitait la morosité ambiante.

Des coûts de production toujours élevés

Si un statu quo n’est pas négligeable pour les éleveurs, ceux-ci préféreraient voir leurs prix de vente repartir rapidement à la hausse. Certes, les premiers mois de 2012 ont été synonymes de tarifs supérieurs aux coûts de production. Un fait des plus marquants, tant il est rare ! Mais ce ne sont pas ces quelques semaines de gain qui permettent de sortir les élevages du marasme économique dans lequel ils sont plongés depuis plusieurs années. Selon le Marché du porc breton (MPB), il serait d’autant plus appréciable que les prix des porcs charcutiers retrouvent de l’altitude, en raison de la fermeté chronique des prix de l’aliment.

Moins d’offres à l’horizon

Plusieurs paramètres viennent soutenir ces espoirs, à commencer par le traditionnel effet du repli saisonnier de la production comme du regain d’intérêt des consommateurs français pour les grillades, une fois le beau temps installé. À cela s’ajoute une absence de stocks congelés. En revanche, les avis sont plus partagés quant à l’orientation de notre production à moyen terme. Selon le MPB, l’offre « baisse depuis le début de l’année, conformément au recul des cheptels de truies de début 2011. Les cours du porc trop bas par rapport aux coûts de revient ont découragé une frange d’éleveurs. »
Le recul des disponibilités ne devrait pas être une tendance franco-française à en croire les enquêtes cheptel de la fin 2011 (effectifs de truies saillies en repli de 3,4 %). Le recul serait surtout marqué à l’Est, les États membres entrés en 2004 voyant leur cheptel reproducteur chuter de 13,4 %. Les avis sont plus partagés au sujet des pays de l’ancienne l’Union européenne à 15. D’après l’Institut du porc, la Commission européenne prévoit un maintien de la production de l’Union européenne cette année, le gain de productivité pouvant compenser le tassement des effectifs. Le MPB estime en revanche qu’une baisse sera d’actualité. Et ce d’autant qu’un autre paramètre est à prendre en compte : la mise aux normes bien-être des bâtiments de truies gestantes, au 1er janvier 2013, qui nécessite de lourds investissements que tous les élevages européens ne sont pas en mesure d’engager.

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