La filière méthanisation reste prudente face aux déclarations du gouvernement
Un livre blanc sous peu
Je veux, au niveau national, une unité de méthanisation par canton rural », a déclaré la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, lors d'une conférence de presse à Paris le 25 avril, ce qui a suscité un sentiment mitigé de la part des professionnels. « On ne peut que se réjouir de ces propos », admet Caroline Marchais, déléguée générale du Club Biogaz ATEE, (Association Technique Énergie Environnement), interprofession du biogaz rassemblant plus de 230 structures. « Néanmoins, ce n'est pas la première fois que le gouvernement fait des déclarations en ce sens. Nous attendons un réel engagement et des actions concrètes », tempère-t-elle.
Un livre blanc sous peuUn livre blanc, élaboré par le Club Biogaz, regroupant l'ensemble des besoins et recommandations de la filière, devrait paraître le 19 mai, afin d'aiguiller le gouvernement et de concrétiser les mesures promises, confie la déléguée générale. La ministre a aussi indiqué que le modèle de développement de la méthanisation française sera différent de l'Allemagne. « Nous valoriserons les déchets de l'agriculture, pas la matière première de l'alimentation des animaux », a-t-elle précisé, en référence à l'utilisation de cultures dédiées, telles que le maïs ou la betterave. « C'est la ligne tenue par l'Ademe, qui ne donne en général pas de subventions aux installations produisant du biogaz à partir de cultures dédiées », constate Caroline Marchais, avant d'ajouter que « le gisement de déchets français est en théorie suffisant pour développer l'activité sans avoir trop recours à ces cultures. Néanmoins, les bannir totalement n'est pas une solution, car elles permettent, entre autres, de stabiliser l'approvisionnement des méthaniseurs ».
L'AGPM dénonce le refus de l'utilisation du maïsL'AGPM est plus catégorique. Dans un communiqué datant du 28 avril, l'association se déclare « consternée par le parti pris négatif affiché à l'encontre du maïs et son utilisation en méthanisation, alors même que sa productivité et sa polyvalence lui permettent de répondre efficacement au “produire plus et mieux” souhaité par le président de la République ». Et de préciser que « les cultures énergétiques dédiées, ou s'appuyant sur l'utilisation innovante de cultures intermédiaires à vocation énergétique, apportent un pouvoir méthanogène complémentaire des effluents d'élevage, qui le sont peu. »