Aller au contenu principal

La filière céréalière doit rester attentive à une concurrence qui s’étoffe

Le regard des opérateurs devra surtout se tourner vers la Chine et la Russie

Des éléments fondamentaux propres à cette campagne de commercialisation ont été rappelés par Michel Ferret lors des dernières Journées Techniques des Industries Céréalières. Le chef du service des marchés et des études de filières à FranceAgriMer a également présenté les caractéristiques de certains grands pays producteurs, comme la Russie ou l’Allemagne.

Une conjoncture favorable à un retour vers des niveaux de prix classiques
    Même « si les prix restent supérieurs à leurs niveaux historiques », comme l’a rappelé Michel Ferret, le marché du blé tendre s’est considérablement replié depuis le début de la campagne. Les très bonnes récoltes à l’échelle mondiale, même si elles s’avèrent inférieures à l’année 2008/2009, ont permis de reconstituer les stocks de blé et de riz.
    Au niveau européen, dont la récolte globale reste en retrait par rapport à la précédente, la France et l’Allemagne présentent des volumes satisfaisants avec une qualité considérée « moyenne ». De leurs côtés, les productions hongroises, bulgares et roumaines présenteraient un taux de grains germés « notable » selon Michel Ferret, tandis que « le Royaume-Uni se referme sur lui même. » Des données qui pourraient profiter aux produits hexagonaux. Ceux-ci devraient trouver preneurs au sein de l’UE et au-delà. La récolte d’orge brassicole est en revanche en très nette progresion cette année, et les cours touchent le fond. FranceAgriMer table sur une forte sollicitation du régime de l’intervention en orges fourragères.

Les éléments à surveiller cette année
    Au-delà de ces éléments connus, FranceAgriMer met en lumière d’autres paramètres « à surveiller » pour leurs effets à plus ou moins longs termes. Les marchés à terme, avec « leurs ratés », continuent de peser sur le marché physique, « à un moment où l’on cherche à étendre ces derniers à d’autres produits. » D’autre part, la position de l’Argentine, avec « ses interférences et incohérences gouvernementales, son opacité statistique », et un fort recul des surfaces en blé (les plus basses depuis 100 ans) au profit des cultures de soja, ne sera pas sans conséquences.
    La Russie sera également au cœur des préoccupations. Il faudra être attentifs à l’évo­lution de la logistique du pays, point noir de cette zone, qui bénéficie de nombreux investissements. D’autres bouleversements sont à attendre, avec la renationalisation partielle du commerce via “ l’United grain company ” (le nouvel “ Exportkhleb ”), la mise en œuvre de fonds destinés à subventionner les exportations, ou encore l’intense activité diplomatique russe auprès du Brésil et de l’Egypte notamment. Au travers de ces exem­ples, la Russie semble décidée à renforcer sa position dans le commerce des grains.
    Autre nation à surveiller, « la discrète Chine », avec « une production céréalière en progression continue », l’incertitude concernant ses réserves stratégiques de céréales, et la mainmise sur les matières premières étrangères (minerai et pétrole) et sur les terres agricoles (2 millions d’hectares détenus hors des frontières chinoises).
    Enfin, Michel Ferret a insisté sur des phénomènes plus généraux tels que la relance du commerce diplomatique avec des accords bilatéraux, la politique liée au problème de l’eau, ou encore l’action conjointe des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie en faveur de la recherce et de la promotion sur le blé OGM. Autant d’éléments qui pèseront sur l’évolution des marchés des grandes cultures dans les années à venir.

Les bons chiffres des blés allemands
    Avec une récolte au dessus des 20 Mt depuis la fin des années 1990 représentant un peu plus des 2/3 de la récolte française et des exportations oscillant entre 4,6 et 6,9 Mt (hors 2009 et 2008), l’Allemagne est après la France l’une des principales sources d’approvisionnement de blé en Europe. Et si les volumes sont au rendez-vous depuis plusieurs années, la qualité n’est pas en reste, loin de là. Cette année, le taux de protéines s’établit à 12,6 % (atteignant 13,5 % en 2006) et le Zeleny à 44 ml. Enfin, les rendements y sont régulièrement supérieurs à la France depuis une dizaine d’années (exception faite pour l’année 2008).

Les plus lus

Prix du blé : un marché attendu très lourd en 2025-2026, qui risque de peser sur les cours

Pour Maxence Devillers, analyste agriculture chez Argus Media, il faut s’attendre à un bilan français de blé tendre…

Champ de céréales aux environs de Mateur, Tunisie en avril 2025
Moisson 2025 en Afrique du Nord : malgré la progression de la production de céréales, une hausse des importations à prévoir en 2025-2026

En Algérie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie, la production de blé et d’orge devrait progresser de 12 % en 2025-2026. En…

Marché des céréales et du sucre du 13 au 20 août 2025 - Les prix du blé poursuivent leur baisse avec l’arrivée des récoltes de la mer Noire

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres…

Champ de maïs, Isère, août 2025.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché peu actif avant la rentrée

Le marché des grains bio tourne au ralenti en cette fin août. 

Marché des céréales du 19 août 2025 - Les bonnes perspectives pour les récoltes de blé en Russie et de maïs aux Etats-Unis tirent les prix mondiaux vers le bas

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 18 et le 19 août 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Marché des céréales du 28 août 2025 - Blé et maïs en hausse sur le Cbot mais en baisse sur Euronext

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 27 et le 28 août 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne