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La filière bio prépare l'afflux de nouveaux volumes sur le marché

Réclamé par la filière bio pour répondre à la demande sociétale, l'emballement des conversions en agriculture biologique implique néanmoins de préparer l'avenir, notamment en grandes cultures. Ce secteur englobe un tiers (68.000 ha) des 220.000 ha convertis en 2015, soit 800 nouvelles fermes céréalières ou en polyculture élevage. Revalorisée à 300 €/ha, la prime à la conversion pour ces productions est en effet très incitative. Tout en se félicitant de cet envol, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll met en garde les producteurs. « Ils doivent être conscients de la nécessité de stratégies collectives cohérentes incluant tous les maillons de la filière, afin de pérenniser le marché », insiste-t-il lors du Séminaire international de l'Agence bio, le 3 mars à Paris. Pour les organisations professionnelles, Fnab, APCA, Coop de France réunis au sein de l'Agence bio, il est évident que la structuration des filières et la concertation sont plus que jamais nécessaires pour gérer au mieux cet afflux de grains bio et éviter la baisse des cours.

Vigilance en grandes cultures

C'est en Midi-Pyrénées, avec 24.000 ha convertis l'an dernier en grandes cultures sur 365 fermes, que la vague des engagements est la plus forte. D'autant plus que le montant de la prime n'a pas été plafonné, à l'inverse d'autres régions. Poitou-Charentes (+4.500 ha), la Bourgogne (+4.000 ha), l'Aquitaine (+1.700 ha) enregistrent aussi, dans une moindre mesure, un essor des surfaces bio en céréales et oléoprotéagineux. « Ces nouveaux volumes sont nécessaires car la filière en croissance est déficitaire, et donc importatrice, déclare Pascal Gury, président de la commission bio d'Intercéréales et Terres Univia. Mais il faut rester vigilant. » La priorité est de gérer l'arrivée des productions en C2 (conversion 2e année), utilisables à hauteur de 30 % dans les formules d'aliments pour animaux. Leur volume est estimé à 92.000 t pour la prochaine campagne. Sachant que les fabricants d'aliments n'en incorporent qu'entre 10 et 15 %, il existe une marge de manœuvre. « Mais attention de ne pas déstabiliser la filière et pénaliser les agriculteurs bio déjà en place, qui ne touchent plus d'aides à la conversion, ni au maintien », pointe Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France. Parmi les pistes préconisées, le déclassement du C2 en conventionnel pour certaines espèces (orge, triticale, pois, par exemple) est envisagé. La contractualisation précoce avec les collecteurs est conseillée, afin de réguler le marché le plus en amont possible.

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