Aller au contenu principal

La feuille de route de Jacques Mézard à son successeur

Chapo (2 lignes)

La Dépêche-Le Petit Meunier : Les opérateurs de la filière attendent beaucoup des États généraux de l’alimentation. Quels en sont les objectifs ?

Jacques Mézard : Nous avons fixé deux objectifs complémentaires : première étape, travailler sur la question du juste prix payé aux producteurs, c’est-à-dire la meilleure valorisation du prix. Cela commencera en juillet, et se terminera fin septembre, avant le début des négociations commerciales. Nous partirons des deux questions suivantes : comment créer de la valeur en agriculture ? Et comment mieux la répartir ? L’agriculture n’est pas en déclin, elle a des perspectives. En parallèle, le ministère de l’Agriculture va lancer une consultation publique, autour d’une plateforme électronique et de débats dans les territoires. Une partie des États généraux sera menée dans trois ou quatre régions. La matière issue de cette consultation sera utilisée pour construire le travail du deuxième chantier, celui du lien entre alimentation, santé et environnement. Il ne faut pas le déconnecter du premier. Les agriculteurs doivent répondre aux attentes des consommateurs. Mais il ne faut pas que cela génère plus de réglementations ou renchérisse les coûts de production. Dans le programme agricole de La République en marche, nous avons décidé d’un plan de 5 milliards d’euros sur cinq ans. L’objectif est d’utiliser ces États généraux pour flécher cette somme pour que ce plan de modernisation ait du sens et un effet positif.

LD-LPM : Sur la répartition de la valeur, quelle sera la méthode utilisée ?

J. M.  : L’objectif est d’y voir plus clair et mettre chacun devant ses responsabilités, que chaque partenaire mette sur la table la réalité du fonctionnement de sa filière. La coopération a un poids considérable en France. Il y a peut-être des sujets sur lesquels elle doit s’interroger, notamment sur sa gouvernance et sa transparence. Ce qui est insupportable à tous les niveaux de décision, c’est l’absence de transparence. « C’est de la faute des transformateurs, de la grande distribution, des consommateurs ». Moi, je ne stigmatise personne. Il faut d’abord comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là et ensuite donner des éléments sur la manière de revaloriser le prix payé au producteur. La première chose, c’est d’échanger.

LD-LPM : Certains marchés comme les céréales ont déjà cette transparence. Comment faire pour que les produits agricoles ne soient pas payés en dessous du prix de revient ?

J. M.  : Il faut travailler entre les différents maillons des filières sur la façon d’améliorer la répartition de la valeur dans la chaîne. Est-ce qu’aujourd’hui on valorise bien la matière première agricole ? Dans le lait, le marché mondial remonte un peu, et on ne voit pas encore les premiers bénéfices dans les revenus des agriculteurs. Presque toutes les filières ont leur particularité. Certaines entreprises ne publient pas leurs comptes. Que des gens gagnent de l’argent, c’est logique, mais en même temps il faut de la lisibilité. Nous voulons faciliter la création de la valeur et mieux la répartir. Il faut arriver à augmenter le gâteau et les parts du gâteau. Grâce au plan d’investissement par exemple.

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Boulanger Joël Defives avec une pâtisserie à base de blé dur Panzani solutions
Panzani Solutions veut introduire le blé dur en viennoiserie-pâtisserie

Panzani Solutions s’est associé avec le boulanger Joël Defives, Meilleur Ouvrier de France, pour promouvoir les atouts de ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne