La coopérative Agora a dû diversifier ses débouchés grains lors de son exercice 2024-2025
Lors de son assemblée générale du 9 décembre 2025, la coopérative Agora, dans l’Oise, a fait le bilan de son exercice 2024-2025. Tour d’horizon.
Lors de son assemblée générale du 9 décembre 2025, la coopérative Agora, dans l’Oise, a fait le bilan de son exercice 2024-2025. Tour d’horizon.
La coopérative Agora, basée dans l’Oise et forte de 2 465 adhérents et 133 collaborateurs, a dressé le bilan de l’année 2024-2025 (clos au 30 juin 2025) lors de son assemblée générale du 9 décembre 2025. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 318 M€. A l’image des autres structures de ce genre à travers l’Hexagone, ses volumes de collecte et la campagne de commercialisation qui s’en est suivie montrent bien l’extrême difficulté et hétérogénéité de l’exercice passé.
Net recul des volumes et des rendements pour les cultures d’été
La récolte globale 2024 « se distingue par un net recul de la collecte qui s’élève à 852 507 tonnes, soit 200 000 tonnes de moins qu’en 2023 », et ce, malgré une collecte d’automne « record » dépassant les 140 000 tonnes, ont indiqué les dirigeants de la coopérative lors de cette présentation. Au final, le rendement moyen en blé s’est établi à 66 quintaux par hectare (contre une moyenne décennale de 83 q/ha), pour des PS de 74 kg/hl. « Cette baisse reflète la tendance nationale et s’explique notamment par un début de campagne difficile marqué par des conditions climatiques exceptionnellement pluvieuses, qui ont perturbé le tallage des céréales et réduit le nombre d’épis par mètre carré. Par ailleurs, l’humidité persistante du printemps a impacté le poids spécifique, affectant ainsi la qualité des cultures ». Et les difficultés rencontrées lors du début de campagne se sont ensuite retrouvées tout au long du cycle de croissance des cultures, synonymes de rendement en baisse de 25 % pour le blé et de 20 % pour l’orge.
En 2023-2024, Agora a poursuivi le développement de production de colza filière durable (50 000 t), blé filière durable (14 600 t), maïs filière durable (9 000 t) et tournesol filière durable (1 000 t)
Le maïs au top
« En revanche, la situation est différente pour le maïs. La récolte totale s’élève à 143 389 tonnes de maïs sec, tandis que la collecte de maïs humide atteint un record de 190 000 tonnes lors de la campagne d’automne ». Les responsables d’Agora soulignent que cette « collecte d’automne a représenté un véritable défi logistique, avec des taux d’humidité inédits, des rendements exceptionnels et un rythme de collecte particulièrement soutenu ».
Sur le long terme, on constate que les cultures d’automne sont passées de 50 000 t en 2016 à 143 000 t en 2024 alors que celles d’été ont progressé de 629 000 t à 859 000 t.
Une commercialisation ventilée
Avec un débouché traditionnel à l’exportation fortement réduit (de 94 % en 2023 via Rouen à 53 % en 2024 : 34 % en standard et 19 % en fourrager), la coopérative a orienté ses ventes de façon différente : 15 % vers l’amidonnerie et 26 % en blé fourrager hinterland à destination des fabricants d'aliments pour animaux. « La coopérative a dû s’adapter pour valoriser au mieux les productions de ses adhérents. Face à un marché à Rouen peu dynamique et à des contraintes qualité, les débouchés intérieurs ont absorbé une partie des volumes. Le travail des équipes de silos, logistique et céréales a été clé dans ce contexte » précisent les dirigeants.
Amélioration des performances en interne : fluvial, conservation des grains et consommation d’énergie
2024-2025 sera aussi l’exercice qui a vu la coopérative améliorer ses performances en matière de traitement et du transport du grain. D’une part, elle a mis en service un camion convoyeur mobile en mai 2025 capable de charger jusqu’à 300 tonnes à l'heure pour amplifier son activité de logistique fluviale de manière innovante. « En parallèle, d’autres investissements ont été réalisés : pose d’amarres à Clairoix (au confluent de l’Aisne, de l'Oise et de l'Aronde) et renforcement des infrastructures de chargement à l’Union de coopératives agricoles de la Vallée de l’Oise). L’objectif est de faire du fluvial un levier structurant de performance logistique et environnementale sur notre territoire ».
D’autre part, vingt chefs de silos ont suivi une formation d’experts en conservation du grain, en juin 2025. Au menu : ventilation, écoconduite, gestion des ravageurs, maîtrise des qualités.
Un autre effort a été fourni pour optimiser la gestion énergétique des silos via deux outils d’aide à la décision développés par La Coopération Agricole/Solutions + : « ils permettent de piloter et de suivre précisément la consommation d’électricité ainsi que les performances et la sécurité des séchoirs. En nous appuyant sur des données objectives, les équipes peuvent désormais évaluer la consommation et identifier les postes les plus énergivores ».
Les responsables de la coopérative ont également rappelé, parmi les axes stratégiques, la dimension orientation marchés. « L’axe stratégique de l’orientation marché est fondamental, car c’est la condition pour que nous puissions continuer de vendre et de le faire au "juste prix" . »
Présentation du premier bilan carbone des activités de la coopérative
Réalisé sur l’année comptable 2023-2024, le premier bilan carbone d’Agora est présenté dans le rapport d’activités 2024/2025. Il affiche une empreinte carbone d’1 287 390 tonnes de CO2 équivalent et montre la répartition suivante : 54 % provient des émissions concernant l’activité achats de céréales (production chez l’adhérent). Vient ensuite le segment de l’utilisation des céréales (27 %), soit la vente des produits à l’aval (alimentation animale et exportation). Enfin, les approvisionnements en engrais comptent pour 15 % des émissions générées lors de leur fabrication. Ce bilan donne des points de repère solides pour entreprendre une démarche de réduction de ces émissions.