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La coopération agricole marque un tournant stratégique

Le projet Coop de France se développe grâce à l’« absorption » de quatre fédérations le 7 décembre dernier. Il a pour objectif de renforcer la coopération française et le pouvoir économique des agriculteurs

FUSION. Les contrats de fusion des quatre fédérations nationales Ffcat, SNDF, FNCBV et Syncopac, ont été adoptés par Coop de France à 98,5 % jeudi 7 décembre, lors d’une assemblée générale extraordinaire. La quasi unanimité du vote montre que ce choix est un « véritable plébiscite », a indiqué Philippe Mangin, président de Coop de France. Les quatre fédérations « absorbées » constituent désormais des sections de la confédération Coop de France : “Métiers du grain” et “Déshydratation” respectivement pour la Fédération française des coopératives agricoles de collecte, d’approvisionnement et de transformation et le Syndicat national des déshydrateurs de France ; “Bétail et viandes” et “Nutrition animale”, respectivement pour la Fédération nationale de la coopération bétail et viandes et la Fédération nationale des coopératives de production et d’alimentation animales. Deux pôles ont ainsi été créés : un pôle végétal et un pôle animal.

S’en est suivie une assemblée générale ordinaire qui a permis l’élection d’un nouveau conseil d’administration de 45 membres, représentatif de la diversité de la coopération agricole française. Cette étape a ensuite donné lieu à la constitution d’un nouveau bureau de 26 membres, dont Philippe Mangin est le président. Hubert Grallet et Gilbert Herpe en deviennent les vice-présidents.

Philippe Mangin s’est par ailleurs félicité de la création du Haut conseil de la coopération agricole, dont sept représentants ont été élus dans la matinée tandis que cinq autres seront nommés par le ministère de l’Agriculture. La nouvelle instance juridique est chargée d’œuvrer pour l’élaboration des orientations concernant les domaines juridique, économique et stratégique des coopératives agricoles françaises.

Il reste désormais 15 fédérations qui n’ont pas encore approuvé leur adhésion à Coop de France mais son président est confiant à l’avenir, estimant que les fusions s’inscrivent dans un « mouvement évolutif ».

Des absorptions pour relever des défis

« La coopération agricole est en train de tourner une page de son histoire », a déclaré Philippe Mangin, face à ce bouleversement statutaire. Pour la prochaine décennie, le cap est fixé : le projet Coop de France permettra de « renforcer l’organisation économique et le pouvoir des producteurs agricoles, qui est une nécessité plus que jamais impérieuse, dans le contexte de libéralisation mondiale ». En particulier, ce projet renferme un volet politique. Pour son président, la nouvelle confédération, plus « resserrée », devra exercer une réelle présence politique à Bruxelles. Sans oublier que « Coop de France devra constituer des ponts avec d’autres mouvements coo-pératifs en Europe et dans le monde (...) et s’inscrire en synergie avec les travaux qui seront conduits par le Haut conseil de la coopération agricole, mis en place début 2007 ».

Ces objectifs sont bel et bien explicités afin de relever de nouveaux défis qui s’imposent désormais. Dans un contexte économique de plus en plus libéral, les coopératives demeurent l’arme implacable face aux délocalisations et aux affres du capitalisme. « Les coopératives ont la responsabilité de renforcer et d’organiser le pouvoir économique de leurs adhérents agriculteurs ». C’est pour cette raison que « la coopération doit promouvoir ses spécificités avec son mode original de gouvernance, préserver son statut sur les points fondamentaux et renforcer l’implication de ses membres », a insisté Philippe Mangin.

Pour les fédérations fusionnées en section “métiers”, le regroupement des moyens facilitera donc l’ampleur de la tâche. Notam-ment par le développement de nouvelles synergies à l’intérieur d’un pôle (animal ou végétal), la mise en commun de services administratifs pour abaisser les coûts, la responsabilisation des élus et des directions par métier tant sur les plans politique que financier. En effet, pour Coop de France, les coopératives agricoles se doivent dorénavant d’améliorer leur compétitivité et de « développer, dans chacune des filières, des stratégies d’alliances industrielles et commerciales pour améliorer le revenu des adhérents agriculteurs et la pérennité de leur métier ». Avec quelque 3.200 coopératives et 13.100 Cuma sur le territoire, ces enjeux nécessitent bien le renforcement de leur représentativité...

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