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La conjoncture pèse sur les débouchés non alimentaires

Si l’activité agroalimentaire résiste plutôt bien au marasme économique, d’autres débouchés comme l’amidonnerie accusent le coup

PESANT. Si les filières alimentaires résistent plutôt bien, la morosité économique pèse en revanche sur l’activité de certaines entreprises valorisant les céréales pour des débouchés non alimentaires. C’est en particulier le cas de l’amidonnerie. L’essor de la production de bioéthanol a également été freiné par la crise.

Baisse de la demande chez les industriels du papier et du carton

Si la demande des industriels de l’alimen-taire reste solide, comme l’indique Vincent Magdelaine, « des marchés se referment dans le non alimentaire. » L’activité amidonnière est affectée par la crise. « Les secteurs du papier et du carton représentent pas loin d’un tiers des débouchés de nos produits amylacés, rappelle Jean-Luc Pelletier, délégué général de l’Usipa (Union des syndicats des produits amylacés et de leurs dérivés). Or il y a une claire baisse des demandes des papetiers et des cartonniers. » En effet, comme le confirme Jean-Paul Framiatte, directeur général de la Copacel (Confédération française de l’industrie de papiers cartons et celluloses), qui regroupe l’ensemble des fabricants du secteur, « notre activité est directement liée à la conjoncture générale du pays. » Il explique : « Quand la situation économique se porte bien, les entreprises génèrent des factures, donc impriment du papier, font de la publicité, vendent des produits conditionnés dans des emballages en carton… »

De fait, « quand le PIB recule, la consommation de papiers et cartons baisse aussi. » Résultat : « Nous n’allons pas bien, déplore le représentant de la profession, précisant que leur activité a commencé à fléchir dès juin 2008 pour terminer l’année sur un repli de 4 % par rapport à 2007. » Et la situation économique ne s’améliorant pas – bien au contraire – le mouvement se poursuit. Le Copacel enregistre ainsi en janvier une chute de production « de 10 % sur un an. »

Au niveau européen, à la fin décembre, la production de papier carton se serait affichée en baisse de 30 %. Dans ses prévisions de la mi-février, l’OniGC révisait déjà à la baisse ses prévisions d’utilisations de blé pour alimenter le secteur, tablant sur 2,4 Mt pour l’amidonnerie et la glutennerie, contre 2,5 Mt mi-janvier et 2,7 Mt en 2007/2008. Le repli pourrait s’accentuer.

Par ailleurs, comme l’indiquait le président du directoire de Tereos, Philippe Duval, lors d’une conférence le 4 mars, si l’industrie amidonnière vit « un bas de cycle », elle subit aussi « la concurrence des amidons de tapioca importés d’Asie. » L’entreprise attend ainsi une chute de son activité non alimentaire de 5 à 10 % (cf. article "Indicateurs au vert pour Tereos..."). Heureusement, la demande se maintient dans l’alimentaire, qui représente tout de même la moitié des débouchés, ou dans le secteur chimique (pharmacie, chimie fine, parfumerie…). De plus, cette crise « vient après la réforme de l’OCM sucre », souligne Jean-Luc Pelletier, le représentant de l’Usipa. Une évolution qui s’est soldée par l’ouverture d’un contingent à l’importation de 400.000 t de sucre pour l’industrie chimique, venues directement concurrencer les produits des amidonniers.

Consommation française de bioéthanol moins élevée qu’attendue en 2008

En 2008, la consommation de bioéthanol a été inférieure aux attentes sur le territoire français. Même si elle a progressé et dépassé les 800.000 m 3 (essentiellement sous forme d’ETBE) en 2008, selon le Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Celle-ci se situait à 529.000 m 3 en 2007 (avec une incorporation de 3,5%). Sur la base de la production de l'an dernier, et en tenant compte de la hausse d’incorporation de bioéthanol dans l’essence passant de 3,5 à 5,75%, la production aurait dû se porter autour des 870.000 m 3.

Pourquoi les résultats ne sont-ils pas au rendez-vous ? A cause des turbulences économiques. En effet, la consommation a été très perturbée en 2008 comme le montre le dernier rapport de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). Stable jusqu’en mai, l’utilisation a reculé à mesure que le prix du pétrole progressait pour perdre 2,8 % sur le marché global des carburants et 8,2 % pour l’essence seule. La conséquence ? Un recul de la consommation de bioéthanol à la pompe. Et la crise économique a emboîté le pas à la flambée de l’or noir. Elle a fait s’effondrer les prix du baril, mais a également plongé les Français dans la sinistrose. Du coup, la consommation de carburant n’est pas parvenue à se redresser. La production française de bioéthanol s’est néanmoins, comme prévu, accrue, trouvant notamment des débouchés chez nos voisins européens, qui n’avaient pas toujours développé d’outil industriel.

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