La confiance plutôt que la contrainte
« Nous ne sommes certes pas dans un accord (climatique, NDLR) juridiquement contraignant puisqu'il ne contient pas de système de sanctions. Mais c'est un accord que je qualifierais de politiquement contraignant », a souligné Pierre Radanne, conseiller des pays francophones pour le climat, au lendemain de l'adoption de l'accord de Paris sur le climat, dans le cadre de la Cop21 (Les Échos, lundi 14 décembre). Un avis partagé par Todd Stern, l'envoyé spécial des États-Unis : « C'est l'environnement global des objectifs qui est légalement contraignant, pas les objectifs en eux-mêmes. » Ainsi, le principe de l'amélioration progressive des engagements et celui de la transparence sur les effets figurent-ils dans le texte adopté. Les contributions nationales ont été faites « en conscience par rapport au défi climatique et en confiance par rapport à la communauté internationale », analyse pour sa part le journaliste Joël Cossardeaux, ajoutant : « Mis à part cette confiance, que vient de sceller l'accord de Paris, rien pour l'instant ne garantit que les engagements annoncés seront tenus et revus à la hausse. » En résumé, en l'absence de système de pénalités, l'accord repose sur le volontariat. Et de la volonté, l'UE en a à revendre. Celle qui se veut être un bon élève en la matière doit définir la répartition entre les 28 États membres de l'objectif de réduction de 40 % de ses émissions de GES d'ici à 2030. La contribution de la France devrait être de l'ordre de 50 %. Pour atteindre ce chiffre, il faudra étendre la loi sur la Transition énergétique aux questions agricoles et forestières. Deux secteurs guère abordés dans l'accord de Paris. La filière en est bien consciente, à l'image de Coop de France : « Principales victimes du changement climatique, mais également actrices majeures de la solution, les coopératives agricoles et agroalimentaires françaises poursuivront leur mobilisation en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. » Karine Floquet