La Chine veut résorber ses stocks de maïs
La Chine, qui a baissé les prix garantis du maïs pour inciter à l'autoconsommation, pourrait les remplacer par un prix d'objectif, avec un système de subventions.
La Chine s'est attaquée à la gestion de ses excédents de maïs. Sa production, plus rémunératrice que celle du soja, car soutenue par des prix garantis supérieurs à ceux du marché mondial, est totalement déséquilibrée par rapport à la demande, rapportait l'agence de presse officielle Chine Nouvelle le 25 janvier. D'autant que les utilisateurs détournent les quotas d'importation (7,2 Mt en 2015, non réalisés, avec seulement 4,7 Mt débarquées) : l'an passé, ils ont acheté sur le marché mondial près de 50 Mt de substituts du maïs (sorgho, manioc, orge, etc.) qui viennent directement concurrencer les maïs locaux, relève l'agence. En 2015, la production domestique a atteint environ 225 Mt selon l'USDA, et les autorités chinoises en ont déjà acheté 80 Mt, continuant à alimenter des stocks colossaux. « Le prix garanti pour le maïs a baissé d'un peu plus de 10 % pour la première fois pour la récolte 2015 et est passé de 2.240 yuans/t à 2.000 yuans/t, note Sheng Duanmu, responsable du bureau en Chine du cabinet Agritel. Cela rend la culture de maïs moins incitative, avec peut-être un report sur le soja, mais elle reste intéressante », estime-t-il. Le prix pour 2016 n'a pas encore été annoncé.
Libéraliser les prix
C'est dans ce contexte qu'est sorti le premier document politique de l'année (document n°1), publié à la fin du mois de janvier, qui concerne l'agriculture pour la 13e année consécutive. Les autorités chinoises y annoncent qu'elles veulent libéraliser le prix du maïs. « Parler d'un prix du maïs, établi selon les principes du marché, est une grande nouveauté », estime Carole Ly, conseillère agricole à l'ambassade de France en Chine. Une telle réforme, qui consiste à remplacer le prix garanti par un prix d'objectif et à prévoir des subventions si le prix domestique n'atteint pas ce dernier, a déjà été mise en place pour le coton et le soja. Alors qu'il s'agissait, pour le soja, d'encourager la production chinoise face à des importations massives (80 % de la consommation), les réformes en cours pour le maïs visent à résorber les stocks. Si les autorités veulent stabiliser la production de riz et de blé, elles souhaitent réduire celle de maïs dans « les régions les moins avantageuses », selon le document n°1.