La Chine réduira son soutien à la production de maïs en novembre
L'objectif à terme est de diminuer les stocks pharamineux en dissuadant les agriculteurs de produire du maïs en excès. Les importations d'orges chinoises devraient peu en pâtir.
Les attentes des experts se sont confirmées. Comme nous l'annoncions lors de notre édition du 8 septembre (n°4121), le gouvernement chinois a décidé le 18 septembre de réduire de 11 % le prix de soutien au maïs dans les quatre grandes provinces du nord-est du pays, soit le principal bassin de production. Il s'établira à 2.000 yuan/t, soit environ 285 €/t. Cette mesure sera effective à partir du 1er novembre 2015 et prendra fin au 1er avril 2016.
Un prix d'intervention fixé à 2.000 yuan/t« Auparavant, un prix était désigné pour chaque province. Il y aura désormais un prix unique, à 2.000 yuan/t », précise Jean-Marc Chaumet, économiste et spécialiste de la Chine au sein de l'Institut de l'élevage. Cette mesure va-t-elle bouleverser les échanges intérieurs et mondiaux ? Non, selon l'expert. « En Chine, on traverse la rivière en tâtant les pierres. En ce sens, bien qu'une baisse du prix de 10 % ne soit pas négligeable, cette mesure permet simplement de marquer les esprits, et de commencer à habituer les producteurs locaux à recevoir moins de soutien. »
Vers une baisse des surfaces l'an prochain ?Cette mesure pourrait engendrer une baisse des surfaces de maïs l'année prochaine, les prix moins intéressants pouvant peut-être inciter les producteurs locaux à se tourner vers d'autres productions, selon Jean-Marc Chaumet. Sur le court terme, le prix d'intervention, qui reste largement supérieur aux cours mondiaux, n'impacte guère le rythme des importations chinoises d'orge et d'autres produits. Et sur l'intérieur, celui des achats des consommateurs, à savoir, les producteurs de volailles et de porcs, qui sont au sud du pays. « Le maïs national reste de fait peu compétitif, les coûts de transports étant assez élevés. Son prix à son arrivée dans les zones Sud atteindrait 2.300-2.400 yuan/t », détaille l'économiste.
Le gouvernement chinois est donc en phase de test. On saura dans les prochains mois s'il sera concluant.