Marché
La Chine, consommatrice insatiable d’oléagineux
Le CIC fait le point sur les besoins chinois de soja, de colza/canola et de tournesol.
La chine est incontestablement le premier consommateur mondial d’oléagineux. Sa consommation, tous produits confondus (soja, colza/canola, tournesol), a augmenté d’environ 8 % ces dix dernières années, et elle devrait atteindre 87 Mt en 2011/2012. Cette progression est due à l’utilisation croissante de tourteaux à forte teneur en protéines dans l’alimentation animale. Cela va de pair avec une plus grande consommation de viande, sous l’effet d’une hausse du niveau de vie, de changement dans les régimes alimentaires et de l’urbanisation continue. De plus, les huiles végétales sont de plus en plus demandées.
Une production locale qui stagne
Contrairement à d’autres espèces comme le maïs, dont la production a augmenté de 5 % par an au cours de la dernière décennie, la culture d’oléagineux a peu évolué en Chine. Elle serait de 28 Mt en 2011/2012. La plupart des exploitations productrices de soja sont caractérisées par leur petite taille. Elles utilisent des pratiques culturales désuètes ce qui entame leurs possibilités d’augmentation des rendements. La terre, qui est également un facteur limitant, force les agriculteurs à se tourner vers des cultures à plus fort rendement et qui permettent un retour sur investissement plus rapide et lucratif. Par conséquent, la Chine est devenue de plus en plus dépendante de ses importations pour subvenir à ses besoins intérieurs. Ses importations de soja devraient atteindre les 56 Mt en 2011/2012, ce qui représente 3/5e des échanges mondiaux. Ses besoins de colza/canola ont également augmenté mais de façon plus modeste.
Essor des capacités de trituration
L’augmentation rapide de la demande chinoise en oléagineux, notamment en soja, a boosté les capacités intérieures de trituration. Les installations, qui par le passé étaient principalement situées près des centres de production au nord du pays, se sont également développées sur le littoral, à proximité des ports. Cela répond à des achats de soja toujours plus importants sur les marchés mondiaux depuis la fin des années 1990. Ce sont les capitaux étrangers qui sont en grande partie responsables de cette croissance du secteur, favorisée par des politiques fiscales incitatives. La Chine générant de plus en plus de produits oléagineux, ses achats en la matière reculent depuis quinze ans Les importations de tourteaux à forte teneur en protéines et les huiles végétales, estimées à 3,5 Mt sur la campagne 2011/2012, auraient diminué de 40 %.
La Chine ne pourra pas indéfiniment augmenter la part des surfaces dédiées aux oléagineux, ou bien les rendements associés. C’est pourquoi ses importations, notamment de soja, vont rester soutenues voire augmenter, que ce soit pour l’alimentation animale ou humaine. Les derniers investissements semblent aller dans ce sens. Le Centre national chinois d’information sur les céréales et les oléagineux (CNGOIC) confirme que la capacité de trituration des oléagineux a augmenté de 15 % en 2011, à 115 Mt, et de nouvelles structures pourraient permettre de triturer 15 Mt supplémentaires de soja en 2012.