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Grandes cultures
La chaleur affecte les récoltes

Les premières prévisions de rendement montre un repli modéré en maïs grain, avec une production toutefois en baisse sensible par rapport à 2005

DANS CERTAINES régions, les fortes chaleurs des deux derniers mois, associées à des conditions sèches, ont affecté les rendements des céréales à paille. Par ailleurs, la faiblesse des réserves utiles des sols et les précipitations rares du mois de juillet ne sont pas favorables au développement des cultures d’été. Dans les zones les plus sèches, les rendements dépendront des capacités d’irrigation. Au 3 août, l’usage de l’eau était restreint dans 58 départements. Les Pays-de-la-Loire, le Poitou-Charentes, l’Aquitaine et l’ouest de Midi-Pyrénées, importantes régions productrices de maïs, étaient soumises au niveau de restriction le plus élevé.

Le rendement des céréales diminue

Selon le Service central des enquêtes et des études statistiques (Scees) du ministère de l’Agriculture, la production de céréales s’élèverait à 61,6 Mt, soit 4 % de moins qu’en 2005, qui était déjà inférieure de 10 % à la bonne récolte 2004. Elle serait inférieure de 4 % à la moyenne 2001-2005. La sole serait quasi stable mais les rendements perdraient 2 q/ha, soit 3 %. La production de céréales à paille, avec 49,0 Mt, reculerait de 2 % par rapport à l’année 2005.

La récolte de blé tendre, évaluée à 33,6 Mt, diminuerait de 4 % et serait légèrement inférieure à la moyenne des cinq dernières années. La sole est stable par rapport à 2005 mais le rendement perdrait 2 q/ha. La baisse atteindrait 6 q/ha en Poitou-Charentes, 4 q/ha dans le Centre, en Champagne-Ardenne et dans les Pays-de-la-Loire, mais le rendement serait stable en Bourgogne et en Picardie. Avec 2,1 Mt, la production de blé dur progresserait de 3 % grâce à une nette hausse des surfaces. En revanche, le rendement diminuerait de 3 q/ha, soit 5 %. Il perdrait 2 q/ha en Midi-Pyrénées, 3 q/ha en Languedoc-Roussillon et 6 q/ha dans le Centre.

Estimée à 10,5 Mt, la production d’orge dépasserait de 1 % celle récoltée en 2005. Elle serait légèrement supérieure à la moyenne quinquennale. La hausse ne concernerait que l’orge d’hiver : +5 %. Les surfaces gagnent 7 % et le rendement reculerait de 1 q/ha. La baisse atteindrait 4 q/ha en Champagne-Ardenne, 3 q/ha dans le Centre, 2 q/ha en Bourgogne et Picardie, et 1 q/ha en Lorraine ; en revanche, le rendement gagnerait 3 q/ha en Poitou-Charentes et en Bretagne. La récolte d’orge de printemps serait en repli de 7 %, avec 2,9 Mt. Les surfaces perdraient 6 % et le rendement 2 %.

Avec moins de 1,8 Mt, la production de triticale perdrait 1 %. Les surfaces, qui avaient gagné en moyenne 6 % par an entre 1990 et 2004, se stabilisent à 329.000 ha. Le rendement diminuerait très légèrement. La production de seigle serait en repli de 9 % et celle d’avoine de 4 %.

Les premières estimations de production du maïs grain sont de 12,2 Mt, en repli de 11 % par rapport à 2005. La récolte de maïs grain avait déjà perdu 15 % en 2004 ; elle serait inférieure de 18 % à la moyenne quinquennale 2001-2005. La sole recule de 7 % et atteint son plus bas niveau depuis trente ans. Le rendement, évalué à 82 q/ha, perdrait 3 q/ha. La baisse de rendement serait due uniquement à la culture en sec. Elle serait plus marquée au Nord qu’au Sud.

Malgré un rendement en baisse de 1 q/ha, la production de sorgho gagnerait 4 % par rapport à 2005, grâce à une hausse de 6 % des surfaces.

La production chute en colza

En colza, le rendement chuterait de 7 q/ha soit 20 % par rapport au record de 2005. Il serait inférieur de 9 % au rendement moyen quinquennal. En revanche, les surfaces augmentent de 9 %, dopées par le développement du débouché biocarburants. La production s’élèverait à 4,0 Mt, soit 12 % de moins qu’en 2005. Le rendement perdrait 8 q/ha dans le Centre, en Champagne-Ardenne et en Poitou-Charentes ; la baisse serait moins nette en Bourgogne et en Lorraine.

Selon les premières prévisions, la récolte de tournesol s’élèverait à 1,4 Mt, en repli de 4 % par rapport à 2005. Elle atteindrait son plus bas niveau depuis trente ans. Les surfaces sont stables mais le rendement perdrait 4 %. Avec des surfaces en baisse de 13 %, la récolte de soja reculerait de 16 %.

Une récolte de protéagineux au plus bas

La production de pois protéagineux perdrait 22 % par rapport à 2005 et serait inférieure de 35 % à la moyenne 2001-2005. La sole est au plus bas : elle perd 17 % après la baisse de 12 % enregistrée l’an dernier. Le rendement, estimé à 39 q/ha, perdrait 3 q/ha ; il serait inférieur de 11 % au rendement moyen quinquennal. La production reculerait de 26 % en Picardie, 22 % dans le Centre et 21 % en Champagne-Ardenne. La sole de féveroles est en baisse pour la première fois depuis dix ans. Elle perd 16 % après la hausse de 27 % enregistrée en 2005. Le rendement perdrait 3 q/ha, soit 7 %. La production s’établirait à 290.000 t, en repli de 22 % par rapport à 2005 mais seulement 2 % en dessous de la moyenne des cinq dernières années.

Selon les premières estimations, la production de pommes de terre de conservation perdrait 8 %, ce qui la situerait 7% en dessous de la moyenne quinquennale. Les surfaces diminuent de 2 % et le rendement perdrait, quant à lui, 7 %.

La production de maïs fourrage est estimée à 14,7 Mt, en repli de 9 % par rapport à 2005. Elle avait déjà perdu 10 % en 2005 et serait inférieure de 16 % à la moyenne 2001-2005. La sole est stable mais le rendement perdrait 10 q/ha, soit 9 %.

Faiblesse des réserves utiles des sols

Les températures des deux premières décades de juillet dépassent les normales sur l’ensemble du pays. L’écart aux normales dépasse quatre degrés des frontières du Nord et du Nord-Est jusqu’à la façade atlantique.

Les précipitations enregistrées entre le 1 er et le 20 juillet sont supérieures aux normales des Ardennes à la Seine-et-Marne, sur la Basse-Normandie, le Finistère, ainsi que des Charentes aux Alpes. Partout ailleurs, les pluies sont déficitaires. En particulier, elles n’atteignent pas 40 % des normales sur le Nord, le Pas-de-Calais, la Seine-Maritime, de la Moselle à la Haute-Saône, sur les Pyrénées, l’Hérault et les côtes varoises ainsi que localement sur l’Eure-et-Loir, l’Yonne, l’Aube, la Loire-Atlantique, du Cher à la Saône-et-Loire et sur les Landes. Les précipitations cumulées depuis le 1er mars sont inférieures aux normales sur le tiers sud du pays ainsi que de l’Ille-et-Vilaine à la Lorraine et au Bas-Rhin. Le déficit est très marqué sur le pourtour méditerranéen.

Les réserves utiles des sols sont inférieures aux normales sur tout le pays sauf sur la Basse-Normandie, et de la Lozère à la Drôme. Les réserves les plus faibles sont enregistrées sur un petit quart Sud-Ouest ainsi que de la Lorraine au nord de Rhône-Alpes, sur la Seine-et-Marne.

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