La CGB négocie avec les industriels pour l'après 2017
Le président et le directeur de la CGB, Confédération générale des planteurs de betteraves, ont confirmé l'importance d'accords interprofessionels pour gagner en compétitivité et se préparer à l'après quotas, lors de leur conférence de presse annuelle.

P « our anticiper l'après quotas, il faut que le sucre français puisse remporter des parts de marché en gagnant en compétitivité », explique Éric Lainé, président de la CGB. Les industriels et producteurs essayent donc de trouver un terrain d'entente, afin que la production de sucre soit économiquement viable sans intervention de l'UE. Afin de préparer ce changement, la CGB, le syndicat des planteurs de betteraves, souhaite contractualiser avec les fabricants de sucre et signer des accords interprofessionnels. Le partage du prix du sucre entre industriels et producteurs est en pourparlers. Actuellement, il est respectivement à 56 % et 44 %. La CGB souhaite conserver cette proportion (cf. graphe). En contre-partie, les industriels demandent une hausse de 5 % des emblavements d'ici les prochains semis soit 400.000 ha, afin de pouvoir mettre de la marchandise sur le marché mondial dès octobre 2017. Pour rappel, les surfaces sont en baisse depuis 2013, avec moins de 383.000 ha en 2015.
Coûts de production à 25,5 €/tPour gagner en compétitivité, les producteurs veulent améliorer les techniques culturales. « Les progrès génomiques des semenciers permettraient de doubler les gains de production et réduire par deux l'empreinte carbone », explique Alain Jeanroy, directeur de la CGB. Il précise que les prix bas de ces deux dernières années doivent aider tous les acteurs de la filière à réfléchir pour mieux contrôler les coûts de production. Cette année, ils sont estimés par CER France à 25,5 €/t à 16° (hormis le capital investit). Or les recettes couvrent à peine ces charges, avec la revente des pulpes incluse. Cependant, des signes encourageants sont apparus depuis quelques mois. L'offre de sucre est en déficit, l'euro s'est replié, et les prix de l'éthanol sont en progression.
Allonger la durée de campagneCoté fabricants de sucre, la productivité peut être améliorée notamment avec l'allongement de la durée de campagne. Cette année, en dépit des mauvais rendements de (87 t/ha), sa durée est estimée à 96 jours. « Or, si les industriels réussissent à allonger leur campagne à 130 jours, ce serait 20 €/t de sucre sur le tas français de gagné. Mais attention, allonger la durée de production coûte cher, produire des betteraves de janvier handicape l'agriculteur dans la rotation, dans le stockage, la qualité livrée... », alerte Alain Jeanroy.