Méthanisation
La Bretagne en avance
Si la méthanisation peut aussi bien s'appliquer aux secteurs des collectivités ou de l'industrie, en Bretagne, c'est la filière agricole qui se développe majoritairement.
Au 1er janvier 2014, la Bretagne comptait 41 unités de production et de valorisation de biogaz en fonctionnement, pour une puissance installée de 11 mégawatts électriques (MWel), qui valorisent environ 500.000 t de déchets organiques. Ces unités valorisent pour la plupart le biogaz en moteur de cogénération, produisant simultanément de l'électricité injectée dans le réseau, et de la chaleur qui doit trouver sa valorisation à proximité de son lieu de production. À 38 %, elle est d'ailleurs valorisée dans les activités agro-industrielles. Pour le biogaz, c'est la cogénération qui domine encore car, jusqu'en 2011, le tarif d'achat de l'électricité était le seul mécanisme de soutien aux projets. Depuis la publication des tarifs d'achat du biométhane injecté dans le réseau de gaz, plusieurs projets s'orientent vers cette valorisation du biogaz.
Une quinzaine d'installations valorisent des effluents des industries agroalimentaires, selon l'association Aile (Association d'initiative locale pour l'énergie et l'environnement), dont 4 installées sur site (932.000 t d'effluents traités).
Maintenir le rythme
Les objectifs régionaux sont très ambitieux : 20 MWel en fonctionnement fin 2014 et 100 MWel à l'horizon 2020. Il faudra donc réaliser chaque année, d'ici cette échéance, une puissance identique à celle qui a été aidée jusqu'à présent. Cette année, une vingtaine de projets ont été déposés aux trois appels d'offres du plan biogaz. Un nouvel appel sera publié d'ici la fin de l'année. En février 2014, l'Ademe Bretagne et le Conseil régional de Bretagne ont lancé un appel à projets complémentaire du plan biogaz, destiné à aider les groupements de producteurs, les coopératives ou encore les territoires, à bâtir un programme d'investissements, autour de solutions techniques reproductibles en série. Pour l'instant, les installations ont eu recours principalement aux matières premières les plus méthanogènes, les déchets agro-industriels notamment. Mais le gisement principal en Bretagne reste les effluents d'élevage. Ce qui renforce la stratégie régionale privilégiant les projets agricoles. La tendance semble aller vers de petites installations regroupant trois ou quatre exploitations.