Heineken
La brasserie Pelforth s'est réglée sur les standards internationaux
La brasserie Heineken de Mons-en-Barœul est la plus importante du Nord-Pas de Calais, mais talonnée par la brasserie indépendante de Saint-Omer. Elle brasse les trois bières emblématiques du groupe : Pelforth, Heineken et Desperados. Et vient d'investir dans une 6e ligne de conditionnement.




La brasserie Pelforth de Mons en Barœul (Nord) a un long passé chargé d'histoire. Construite en 1966 sur la zone de la Pilaterie à quelques kilomètres du centre urbain lillois, c'est une des brasseries les plus emblématiques du Nord-Pas de Calais à laquelle restent attachées des marques fortes comme la Pelforth brune ou la George Killian's. Elle est rachetée vingt ans plus tard par Heineken.
Ses racines prennent naissance en plein centre de Lille avec la brasserie Vauban, créée en 1861 par Louis Boucquey. C'est là que Louis Pasteur, alors doyen de la faculté des sciences de Lille, y étudie les “ferments”. En 1921, le pro-” priétaire de la brasserie Vauban se rapproche de deux autres familles de brasseurs : les Deflandre et les Bonduel. Ils fondent, à trois, la fameuse brasserie du Pélican, qui fusionnera avec la brasserie coopérative de Mons en 1962 pour donner naissance à la brasserie Pelforth. D'abord implantée au port de Lille, elle déménagera à Mons-en-Barœul, dont les nouvelles installations seront construites à côté des vieux bâtiments de l'ancienne brasserie coopérative fondée en 1903.
Depuis 2009, 30 M€ ont été investis sur le site de “Mons-en-Barœul.
Depuis, de nombreuses pages ont été écrites ou se sont tournées. La brasserie a reconstruit une salle de brassage plus adaptée en 2006. Dès lors, l'ancienne salle de brassage de “style bavarois” s'est assoupie. Les cuivres se sont ternis, l'odeur chaude du mout a disparu.
Une nouvelle ligne d'embouteillageDepuis la reprise de Pelforth, le brasseur hollandais a beaucoup investi dans l'outil pour faire correspondre ses brassins aux normes internationales du groupe. Car le site a commencé à brasser de la Heineken en 1990, puis de la Desperados en 2010. Quant à la ligne “boîtes”, elle a commencé à tourner un an plus tôt.
« Nous avons investi 30 M€ à Mons depuis 2009 », témoigne Pascal Sabrié, président d'Heineken France. Le groupe vient tout juste de mettre en route sa 6e ligne d'embouteillage d'une capacité de 65.000 bouteilles/heure, depuis le 2 avril dernier. À cet investissement de 9,5 M€, il en prévoit 18,5 M€ supplémentaires d'ici 2016, notamment dans de nouveaux équipements et des efforts en matière d'économie d'énergie. Dans l'immense hall de conditionnement, où Heineken a poussé la robotisation au maximum, sont regroupées une ligne “fûts” ( 20, 30 et 50 litres) avec une capacité de remplissage de 780 unités/heure, et deux autres lignes bouteilles (l'une de 70.000 unités/heure et l'autre de 48.000 unités/heure). Une ligne “boîtes”, la seule du groupe en France, conditionne 65 000 unités/heure. Enfin, une ligne de 5.000 bouteilles/heure permet de conditionner les « innovations ».
La brasserie Heineken de Mons-en-Barœul a une capacité annuelle de production de 3,5 Mhl. Elle n'a brassé que 2,8 Mhl en 2013, mais avec le récent transfert de 430.000 hl de Schiltigheim vers Mons-en-Barœul, elle devrait s'en approcher.
Implantée sur 25 hectares, elle dispose de 6 forages d'eau et utilise chaque année quelque 50.000 tonnes de malt. « Quelque 86 % du malt utilisé dans nos trois brasseries hexagonales sont français », souligne Heineken. Elle emploie 264 salariés en quatre fois huit (soit 40,3 % de l'emploi régional de l'industrie brassicole). Avec le transfert des hectolitres supplémentaires, elle devrait embaucher 34 nouveaux opérateurs.