Aller au contenu principal

Brasserie
La bière de Noël, une tradition qui perdure

D'une gestion purement économique et logistique de l'orge au XVIIe siècle, la bière de Noël, désormais synonyme de tradition et de gourmandise, a acquis ses lettres de noblesse.

Au XVIIe siècle, on ne pouvait pas conserver l’orge sur une longue période et, en octobre, il fallait engranger la nouvelle récolte. Les brasseries du Nord de l’Europe, notamment, avaient donc pris habitude de fabriquer un dernier brassin, plus riche, plus fort et plus dense que la production habituelle. Souvent, on y ajoutait de la cannelle, de la coriandre, du gingembre, de l’anis, du miel, des agrumes… Cette bière était en général offerte aux employés et aux bons clients des brasseurs, en guise d’étrennes.

Ce qui apparaissait alors comme un simple moment dans le cycle économique céréalier est ensuite devenu une mode et une tradition. On estime que le renouveau de la bière de Noël, en France, remonte au milieu des années 80. Cette bière est aujourd’hui souvent ambrée (de l’or à l’acajou), toujours aromatisée. « Par ses arômes épicés soutenus par un mélange de malts plus ou moins torréfiés, la bière de Noël se prête à de savoureuses alliances. Son goût particulier et sa mousse crémeuse lui donnent caractère et rondeur en bouche et permettent une multitude d’associations gustatives », précise l’association Brasseurs de France.

Pour Élisabeth Pierre, zythologue (l’autre nom du biérologue) passionnée et œuvrant depuis vingt-cinq ans à la découverte de l’univers de la bière, la bière de Noël « est un sujet complexe finalement, car beaucoup de discours se croisent, se mélangent et changent, d’ailleurs, au fil des ans. Le principe est que le brasseur ou la brasseuse crée une recette spécifique. Il n’y a donc aucune possibilité de caractériser cette appellation, en dehors de points communs autour du corps et du degré d’alcool (et encore…) ».

Une belle dynamique

Dans les Hauts-de-France, les brasseurs confirment que cette bière de Noël, qui pèserait 1 % des ventes annuelles de la région, est appréciée par les consommateurs, qui profitent de cet événement pour tester de nouveaux goûts. Cette production aurait tendance à améliorer l’image et la visibilité de la bière. Très tendance cette année, les brassins type IPA (India Pale Ale) sont attendus.

Plus globalement, les volumes de vente de Noël ne font pas l’objet d’un comptage particulier par les professionnels. On estime cependant qu’ils pourraient peser pour 2 % des volumes vendus en GMS (soit de 250 000 à 280 000 hectolitres).

 

------------------------------------------------------

La reconnaissance par les repas de fête

Cette année, Brasseurs de France a demandé à la styliste culinaire AnneCé Bretin de travailler sur les accords champignons/bière de Noël : filet de bœuf en croûte aux trompettes de la mort, osso bucco de lotte aux girolles et sa gremolata…
Le brasseur artisanal Mélusine, en Vendée, propose une bière rousse aux arômes de caramel, de pain et de céréales grillées, aux saveurs boisées et vanillées pouvant accompagner foie gras, volaille, viande blanche, fromage abondance ou beaufort, île flottante ou encore glace noisette. La brasserie Parisis, en Essonne, propose une bière ambrée aux notes épicées de cannelle et d’orange et aux saveurs biscuitées et chocolatées qui accompagnera volaille, gibier et foie gras.

 

Les plus lus

Diapositive d'une présentation lors d'une conférence des JTIC 2025 montrant 3 cartes de risques de production de blé tendre en Beauce
Changement climatique : le blé tendre devient une culture risquée en Beauce

Lors de l'édition 2025 des Journées techniques des industries céréalières (JTIC) à Auxerre le 16 octobre, le cabinet Diagorisk…

Marché des engrais : sous tension avec l'application de la taxe MACF au 1er janvier 2026

Mouvementé, Novembre a démarré par un fort regain d’activité sur le marché des engrais dû à des rattrapages, malgré les…

Photo d'un chargement de blé sur une péniche sur la Seine
Marché des céréales : les exportations françaises réalisent un début de campagne encourageant

Le conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer a publié mardi 16 décembre ses bilans céréaliers mensuels. Les…

photo d'une moissonneuse dans un champ de céréales.
Dijon Céréales se recentre sur son territoire après une difficile campagne 2024-2025

Une collecte en baisse, des coûts de production en hausse et un marché sous tensions… Fort d’une nouvelle gouvernance, Dijon…

Photo de groupe de l'équipe dirigeante de Maïsadour lors de la conférence de presse du 5 décembre 2025
Maïsadour : après une récolte 2025 difficile, cap vers l’agriculture régénérative

Après une récolte marquée par des conditions climatiques difficiles et de mauvais rendements, le groupe coopératif…

Graphique prix blé maïs orge France au 22 décembre 2025
Marché des céréales du 22 décembre 2025 - Les cours du blé et du maïs tous en hausse à l’approche de Noël

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 19 et le 22 décembre 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne